Le vendredi 29 mai dernier, le président des États-Unis, Donald Trump, a fait une déclaration particulière au White House Rose Garden. Selon Reuters, le numéro un américain a effectivement annoncé que les États-Unis allaient mettre fin à leurs relations avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison de sa mauvaise gestion de la pandémie du coronavirus, mais aussi à cause du fait que Donald Trump soupçonne l’OMS d’être une marionnette de la Chine.
Il a déclaré à ce propos que les responsables chinois « avaient ignoré leurs obligations de rapport » à l’OMS sur le virus et a fait pression sur l’agence pour « induire le monde en erreur ». Il a également martelé que :
La Chine a un contrôle total sur l’Organisation mondiale de la santé même si elle ne paie que 40 millions de dollars par an par rapport à ce que les États-Unis ont payé, soit environ 450 millions de dollars par an.
Pour information, les États-Unis ont officiellement adhéré à l’OMS en 1948.
Trump veut rediriger les allocations de l’OMS vers d’autres projets
Malgré tout, il semblerait que la décision de Trump de quitter l’agence des Nations Unies ait à voir avec les tensions croissantes entre Washington et Pékin, car, en plus des différends commerciaux entre les deux pays, le virus serait également apparu pour la première fois dans la ville chinoise de Wuhan à la fin de 2019.
Déjà en avril, Donald Trump avait suspendu le financement qu’accordaient les États-Unis à l’organisation de 194 membres. Ce à quoi l’OMS a réagi par une lettre envoyée le 18 mai où elle prévoyait 30 jours pour s’engager dans des réformes. Néanmoins, Trump a enchaîné vendredi dernier que :
Parce qu’ils n’ont pas réussi à faire les réformes nécessaires et grandement nécessaires, nous mettrons un terme aujourd’hui à nos relations avec l’Organisation mondiale de la Santé et redirigerons ces fonds vers d’autres pays de monde et qui méritent des besoins urgents de santé publique mondiale.
Trump retire les États-Unis de plus en plus d’accords et d’organismes mondiaux
Bien que l’OMS n’ait pas immédiatement réagi à la déclaration de Trump, elle a par la suite nié les accusations de Trump selon lesquelles elle aurait favorisé la « désinformation » chinoise sur le virus. De plus, les déclarations de Trump ont provoqué l’indignation de plusieurs responsables d’organismes sanitaires et de défenses des droits de l’Homme.
Donna McKay, la directrice exécutive de Médecins pour les droits de l’homme a, par exemple, rappelé qu’ :
Il est important de se rappeler que l’OMS est une plateforme de coopération entre le pays. Le fait de s’éloigner de cette institution cruciale au milieu d’une pandémie historique nuira à la fois aux États-Unis et au monde entier.
Malgré tout, ce n’est pas la première fois que Trump fait fi des préoccupations mondiales. Depuis qu’il est à la tête du pays, les États-Unis ont quitté le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies, l’agence culturelle des Nations Unies, sorti d’un accord mondial pour lutter contre le changement climatique et de l’accord sur le nucléaire iranien. Mais ce n’est pas tout, Trump a également réduit le financement du fonds des Nations Unies pour les aides aux populations et aux réfugiés palestiniens.
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Donald Trump respectera-t-il le préavis d’un an ?
Mais s’il est clair que Donald Trump ne porte plus l’OMS dans son cœur au point de couper les ponts avec l’agence, le chercheur principal au Johns Hopkins Center for Health Security, Arnesh A.ADalja, a déclaré que :
D’un point de vue symbolique ou moral, c’est le mauvais type d’action à prendre au milieu d’une pandémie et semble détourner la responsabilité de ce que nous, aux États-Unis, n’avons pas fait et blâmer l’OMS.
Un avis partagé par la représentante américaine, Nita Lowey, qui préside le comité des crédits de la Chambre, qui déclare que:
L’OMS est le système mondial d’alerte précoce pour les maladies infectieuses. Maintenant, au cours d’une pandémie mondiale qui a coûté la vie à plus de 100.000 Américains, ce n’est pas le moment de mettre le pays davantage en danger.
Dans tous les cas, si les États-Unis veulent quitter l’OMS, une résolution adoptée par le Congrès en 1948 sur l’adhésion des États-Unis à l’OMS stipule que le pays « se réserve le droit de se retirer de l’organisation avec un préavis d’un an ». Donc, en principe, si les États-Unis se retirent réellement de l’OMS, ce ne sera effectif qu’en 2021…enfin, on dit bien « en principe ».
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