Covid-19 : enfin une piste pour le Covid long ?

Le Covid-19 touche de nombreuses personnes à travers le monde, mais toutes les personnes atteintes par la maladie ne développent pas forcément les mêmes symptômes. Certains n’en déclarent aucun. D’autres, en revanche, développent des symptômes sur le long terme. C’est ce que les médecins appellent le Covid long et il semblerait que l’on tienne enfin une piste pour expliquer son origine.

Une piste en lien avec le sang des malades. Ou plutôt précisément avec les cellules sanguines.

La photo d'un virus
Photo de Pete Linforth. Crédits Pixabay

Jochen Guck, un chercheur en biophysique travaillant pour l’Institut Max Planck, a en effet réuni une équipe afin de procéder à de nouvelles analyses du sang des patients atteints par la Covid-19.

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Ils n’ont en revanche pas utilisé les outils habituels et ils ont ainsi fait appel à un système développé en interne et baptisé cytométrie de déformabilité en temps réel, ou RT-DC. Un système capable d’analyser des centaines de cellules sanguines par seconde et, surtout, de déterminer si ces dernières présentent des changements anormaux.

En tout, les chercheurs ont donc analysé le sang de 55 personnes. Un panel assez restreint. Sur ces personnes, 17 étaient atteintes par une forme sévère de la maladie, 14 étaient déclarées positives et 24 étaient saines.

Quatre millions de cellules sanguines ont été prélevées puis analysées à l’aide de ce système.

Une masse de données conséquente et qui a permis au chercheur de faire une découverte notable. Les globules rouges des patients touchés par la Covid-19 présentaient une anomalie au niveau de leur taille. Cette dernière variait davantage que pour des personnes en bonne santé et elles présentaient également des signes de rigidité. Autrement dit, leur taux de déformabilité était moindre.

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Des anomalies au niveau des cellules sanguines et des globules blancs

D’après les conclusions des chercheurs, ces anomalies pourraient avoir un impact direct sur la capacité de ces cellules à fournir de l’oxygène à travers le corps.

Il y a plus intéressant cependant. Toujours selon les chercheurs, cet effet pourrait persister après que l’infection ne soit plus active :

“L’effet pourrait persister chez les patients COVID-19 longtemps après que l’infection ne soit plus active; nous avons constaté que chez les patients récupérés, les altérations du phénotype n’étaient pas aussi importantes, mais toujours présentes.”

Les chercheurs – Science Direct

Ce n’est cependant pas la seule découverte réalisée par les chercheurs.

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Enfin un début de piste pour le Covid long ?

Leurs analyses ont aussi montré que certains globules blancs, les lymphocytes et les monocytes, présentaient respectivement une rigidité réduite et une taille plus importante chez les personnes atteintes par le coronavirus. Les neutrophiles, de leur côté, étaient également présents en plus grand nombre, avec une plus grande déformation.

Une découverte intrigante puisque les neutrophiles ne survivent généralement qu’une journée. Or ces derniers étaient présents chez des patients qui avaient été atteints par la maladie plusieurs mois plus tôt.

Les chercheurs expliquent aussi que ces anomalies ne sont pas systémiques. Autrement dit, elles ne toucheraient que certains patients. Elles pourraient donc nous aider à mieux comprendre les causes du Covid long.

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Des découvertes à confirmer

Ces découvertes prouvent en effet que la Covid-19 peut avoir une influence durable sur le système immunitaire des personnes infectées. Ce qui expliquerait du même coup pourquoi certains symptômes subsistent bien après la fin de l’infection.

Les chercheurs se montrent en revanche prudents et ils appellent bien entendu à mener de nouvelles études pour confirmer ou infirmer leurs découvertes. Vous pouvez consulter les résultats de leurs travaux dans la revue Biophysical Journal.

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