La Covid-19 nous accompagne depuis bientôt deux ans. Nous ignorons cependant encore beaucoup de choses au sujet de la maladie. Comme la raison pour laquelle elle n’affecte pas tous les malades de la même manière. Une étude menée récemment semble tenir un début de réponse.
Nous ne sommes pas tous égaux face au SARS-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19. Certains ne ressentent aucun symptôme, d’autres développent des effets graves pouvant entraîner la mort.
Si nous disposons désormais de plusieurs vaccins pour nous prémunir de l’infection, il reste indispensable de comprendre le virus pour pouvoir lutter contre ses nouveaux variants. Notamment contre le variant Delta, bien plus dangereux que les autres.
La Covid-19, une histoire de goût ?
Or pour lutter contre un virus, il faut commencer par le comprendre. Ce qui ne peut pas se faire sans études poussées.
Le Washington Post rapporte justement la publication d’une nouvelle étude portant sur le lien entre la Covid-19 et… le palet des personnes touchées par la maladie.
En comparant les données de plusieurs patients, les chercheurs à l’origine de cette étude ont en effet réalisé que les personnes ressentant davantage les saveurs amères étaient moins à même d’être infectées par le virus ou de développer des symptômes graves.
Surprenant, n’est-ce pas ? Certes, et c’est ce qui les a amenés à pousser plus loin leurs investigations. Leurs recherches ont été fructueuses.
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Une étude qui montre une résistance innée chez certains individus
Cette capacité à ressentir davantage les saveurs amères vient d’un gène baptisé T2R38. Lorsqu’un individu hérite d’une copie des gènes de ses deux parents, il devient ce que l’on appelle un “super goûteur” et il développe donc une sensibilité accrue à ces saveurs.
Toutefois, son intérêt ne se limite pas à ce seul avantage et ce gène permet également à l’organisme de développer une meilleure réponse immunitaire face aux agents pathogènes.
Toujours selon les chercheurs, les individus qui héritent du gène de leurs deux parents ont également tendance à avoir plus de cils au niveau du nez et des sinus, des cils ou des filaments qui aident bien entendu à filtrer les agents pathogènes et à éviter que ces derniers ne viennent infecter leur organisme. En outre, ces mêmes individus auraient aussi tendance à produire plus de mucus et d’oxyde nitrique, ce qui leur permet une fois plus de mieux résister à l’infection.
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De nouvelles recherches doivent être menées
Il peut d’ailleurs être intéressant de rappeler qu’une précédente étude publiée en 2018 allait déjà dans ce sens.
Pour en avoir le coeur net, le Dr Henry Barham, l’auteur principal de cette nouvelle étude et un spécialiste ORL, a donc réuni 1 935 participants pour mener des tests. Ces derniers ont été divisés en trois groupes : les “super goûteurs” (ceux qui ont hérité des deux copies des gènes de leurs parents), les dégustateurs (ceux qui ont hérité d’une seule copie du gène d’un parent) et les non-goûteurs (ceux qui n’ont hésité d’aucune copie du gène).
Sur l’ensemble de ces participants, 266 ont été testés positifs à la Covid-19 et 55 ont été hospitalisés. En croisant les données, les chercheurs ont réalisé que sur les 55 personnes admises à l’hôpital, 47 était des non-goûteurs. Et sur les 266 personnes testées positives pour la maladie, seules 15 étaient des super-goûteurs. Plus intéressant encore, dans l’ensemble, les chercheurs ont réussi à prédire avec une précision de l’ordre de 94,2 % les personnes qui allaient contracter la maladie, en s’appuyant justement sur cette distinction.
Reste qu’à ce stade, la prudence reste de mise. Le nombre de participants était peu élevé et il faudrait conduire de nouvelles études pour pouvoir corroborer ces résultats. En attendant, les travaux des chercheurs peuvent être consultés à cette adresse.