Covid-19 : une vidéo YouTube sur quatre comprend des fake news

Des chercheurs ont récemment réalisé une étude sur un échantillon de vidéos recueillies sur YouTube afin d’évaluer leur fiabilité. L’équipe a rassemblé les contenus liés au Covid-19 les plus regardés et les plus pertinents datant du 21 mars 2020. Elle a exclu les vidéos qui n’étaient pas en anglais, qui ne duraient pas plus d’une heure et qui ne contenaient pas de contenu audio ou visuel.

Selon les résultats de leurs analyses, un quart des vidéos rencontrées sur YouTube à propos du Covid-19 comportaient de fausses informations.

Le logo de YouTube
Crédits Pixabay

L’étude a également révélé que les sources qui diffusaient les informations les plus fiables et pertinentes étaient les moins regardées. Inversement, celles qui propageaient les informations les plus banales, voire trompeuses, détenaient plus d’audience.

Se référant aux résultats de la recherche, publiée en ligne dans BMJ Global Health, les chercheurs ont alerté sur le danger de la situation. Ils ont souligné que la plateforme de partage de vidéos devrait être mieux utilisée pour lutter contre la pandémie.

Les sources les plus fiables sont les moins visualisées

L’équipe a recouru aux systèmes de notation mDISCERN et mJAMA pour apprécier la qualité des sources d’information. Les renseignements qu’elles diffusaient ont été évalués par rapport à des critères factuels comme la propagation virale, les symptômes typiques, la prévention, les traitements possibles et l’épidémiologie.

Concrètement, l’équipe a analysé soixante vidéos. Parmi les séquences qu’ils ont examinées, près de cinquante, soit 72,5 %, ne comportaient pas de fake-news. Toutefois, dix-neuf vidéos, soit 27,5% de l’échantillon, propageaient des informations trompeuses ou inexactes. Or, ces contenus ont atteint 62 042 609 de visionnements, soit environ un quart (24%) du total.

Ces fake-news proviendraient essentiellement de l’actualité du divertissement, des sources d’information sur le réseau et sur Internet, ainsi que du grand public. Les sources les plus fiables, dont les vidéos des professionnels et des organismes publics, ne représentaient de 4% des  visualisations.

Dynamiser le contenu numérique et mobiliser le public

Parmi les informations classées comme fake-news par les chercheurs, il y a, par exemple, la croyance qu’il existe déjà un remède, mais que l’industrie pharmaceutique refuse de vendre ou qu’il existe des souches plus virulentes du coronavirus dans certains pays. Ils ont également relevé des recommandations inappropriées pour le grand public, des remarques racistes et discriminatoires, ainsi que d’autres théories du complot.

Les chercheurs ont préconisé une collaboration étroite entre les organismes de santé publique, les organismes gouvernementaux et les responsables de l’information sur le divertissement et les médias sociaux. Ils ont recommandé une dynamisation du contenu numérique et une mobilisation beaucoup plus large du grand public pour lutter contre la désinformation.

« L’éducation et l’engagement du public sont primordiaux dans la gestion de cette pandémie en assurant la compréhension et donc l’adhésion du public aux mesures de santé publique », ont-ils insisté.

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