
La création de nouveaux habitats serait le salut des papillons monarques
Il y a sept ans de cela, un consortium de conservation du papillon monarque, un animal emblématique de l’État d’Iowa, a été établi. Pour honorer cette entente avec plus de 45 organisations, les chercheurs de l’université d’Iowa ont effectué plusieurs recherches sur la manière de restaurer l’habitat de cet insecte.
La synthèse de ces années de recherches montre que la plantation d’asclépiades et d’autres fleurs sauvages pourrait augmenter de 10 à 25 % la population de monarques par génération.
Ce chiffre prometteur est toutefois soumis à deux conditions : l’emplacement de la création d’habitats et la manière d’utiliser les insecticides.
Une stratégie de réhabilitation basée sur la ponte des œufs
Il est convenu dans le plan de conservation de l’Iowa que l’application d’insecticides doit se faire uniquement lorsque des risques de dommages économiques importants se présentent. D’autant plus que les produits pulvérisés sur les champs de cultures présentent des risques pour les chenilles dans le cas où ils dérivent vers les plantes d’asclépiade.
« Nous avons conclu que la plantation d’habitats partout où cela est possible dans les paysages agricoles du Haut-Midwest favorisera la croissance des générations de monarques, même si certains de ces habitats se trouvent à proximité de champs de cultures traités aux insecticides. »
Steven Bradbury, professeur d’écologie et de gestion des ressources naturelles de l’État d’Iowa
Néanmoins, l’impact sur l’ensemble de la population se trouve atténué, car les femelles sont très mobiles dans leurs aires de reproduction estivale. Ces déplacements pouvant dépasser un kilomètre assureront ainsi l’augmentation du nombre de monarques même si les habitats créés sont fragmentés. Les résultats d’une modélisation de leurs navigations suggèrent que la mise en place de nouveaux habitats de 2,5 ha à proximité les uns des autres dans un rayon de 50 à 100 mètres offrirait un résultat optimal.
« Les femelles se déplacent beaucoup dans le paysage. Elles ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. »
Bradbury
Le consortium veut renforcer la lutte pour la protection des monarques
L’État de l’Iowa, plusieurs services et organisations affichent clairement la volonté de protéger ces animaux. Pour l’équipe de chercheurs, c’est l’occasion de montrer de nouveaux fruits de recherches sur le monarque dans le but d’une réexamination du statut de protection de l’espèce d’ici 2024 par l’U.S. Fish and Wildlife Service.
Si la modélisation régionale du déplacement des femelles pendant la ponte des œufs est intégrée à celle des modèles continentaux, on pourrait prédire l’impact du rétablissement de l’habitat dans le Haut-Midwest sur la taille de la population au Mexique. À savoir que cette espèce parcourt jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres par jour pour atteindre le Mexique afin d’y passer l’hiver.
Par ailleurs, ces méthodes pourraient être reproduites dans d’autres zones de reproduction estivale des monarques, comme la Nouvelle-Angleterre et le sud de l’Ontario.
SOURCE : PHYS.ORG