Tchernobyl : les cultures toujours contaminées

La catastrophe nucléaire de Tchernobyl date peut-être d’il y a 34 ans, mais elle continue toujours d’avoir des conséquences sur la zone et ses habitants. En effet aux dernières nouvelles, les terres aux alentours de l’endroit où s’est produit le drame sont toujours contaminées par les radiations.

Un rapport récemment publié dans la revue Environment International dévoile en effet les résultats d’une étude qui s’est étendue sur plusieurs années : entre 2011 et 2019, des chercheurs ont analysé des échantillons de céréales et de pin provenant des zones qui se trouvent dans un rayon de 50 km du site Tchernobyl… et ce qu’ils ont découvert n’est pas bon du tout.  

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Crédits Pixabay

Les résultats démontrent en effet que les échantillons de blé, d’orge ou encore d’avoine contenaient des concentrations dangereuses de strontium 90 et de césium 137.

Un taux de contamination très inquiétant

Pendant 8 ans, les chercheurs ont analysé les cultures de 13 colonies d’Ivankiv, un district qui se trouve à 50 km du site du réacteur de Tchernobyl. « La contamination des céréales et du bois cultivés dans le district d’Ivankiv reste une préoccupation majeure et mérite une enquête plus approfondie et urgente », a indiqué Valery Kashparov, directeur de l’Institut ukrainien de radiologie agricole.

Les chercheurs ont également découvert que les trois quarts du bois de chauffage contenaient une concentration extrêmement élevée de strontium 90. Ce dernier est également présent  en grande quantité dans la cendre de bois qui servent pourtant d’engrais pour les cultures.

Dans tous les cas, les concentrations dépassent largement les limites de sécurité officielles.

« Nous nous sommes concentrés sur le strontium 90 car il est connu pour être actuellement présent dans le sol principalement sous forme biodisponible, ce qui signifie qu’il peut être absorbé par les plantes », a expliqué Iryna Labunska des laboratoires de recherche Greenpeace de l’Université d’Exeter, co-auteur des recherches auprès de Valery Kashparov.

Une situation qui mérite d’être examinée de près…

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences environnementales et sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. 

L’Institut ukrainien de radiologie agricole avait déjà dévoilé des études antérieures qui démontrent que le lait, le porc ainsi que d’autres produits de base dans certaines régions situées dans un rayon de 300 km du drame étaient toujours aussi fortement contaminés par les radiations. 

Le dernier rapport continue ainsi d’enfoncer le clou en insistant sur l’importance de sensibiliser la population : « les gens doivent être conscients de la contamination continue du sol et des plantes, et ils doivent être conseillés sur les méthodes agricoles et d’assainissement les plus sûres ».

Les chercheurs ont notamment avancé plusieurs conseils et recommandations, comme « le redémarrage de la surveillance, l’ajout de programmes d’éducation du public ou encore la limitation de l’utilisation d’engrais organiques ». Reste à voir si les autorités seront réceptives à leur rapport…  

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