D’après Harvard, le Covid-19 serait apparu en Chine l’été 2019

Un article publié par l’Université de Harvard suggère que le SRAS-CoV-2 aurait commencé à se répandre dans la ville de Wuhan bien avant le mois de novembre 2019. D’après cette nouvelle étude, le virus responsable de la pandémie de Covid-19 serait apparu à la fin de l’été et au début de l’automne 2019.

C’est une information qui risque de créer une nouvelle controverse dans le monde de la science, en générale, et dans les études visant à déterminer la véritable origine du Covid-19, en particulier. Officiellement, le coronavirus est apparu en Chine, dans un marché aux poissons de Wuhan, en novembre 2019. Sauf que dans un nouveau rapport, des scientifiques de l’Université de Harvard indiquent qu’il est possible que le virus soit apparu avant cette date, plus précisément entre l’été et l’automne 2019.

Le Covid-19 serait apparu avant novembre 2019 // Crédit photo Engin Akyurt – Pixabay.com

Pour déboucher sur une telle hypothèse, les auteurs de l’article se sont basés sur les tendances de fréquentation des principaux hôpitaux de Wuhan entre janvier 2018 et avril 2020. Ils ont aussi analysé les données de recherche sur internet pendant cette période.

Une forte augmentation du trafic dans les hôpitaux de Wuhan

Les chercheurs ont notamment collecté une centaine d’images satellites afin d’évaluer l’occupation des parkings des hôpitaux de Wuhan. Et étonnamment, ils ont constaté une tendance générale à la hausse de la fréquentation des établissements de soins publics de la ville entre le 9 janvier 2018 et le 30 avril dernier. Cependant, ils ont relevé une augmentation particulièrement importante entre août 2019 et décembre 2019.

Fait intéressant, cette hausse a coïncidé avec un accroissement des requêtes sur internet pour des termes tels que « diarrhée » et « toux ». « En août (2019), nous avons constaté une augmentation des recherches pour le terme “diarrhée” (…) Bien que surprenante, cette découverte correspond à la reconnaissance récente que les symptômes gastro-intestinaux (GI) sont une caractéristique de la maladie à coronavirus (COVID-19) et peuvent être la principale cause de la hausse de la fréquentation des hôpitaux », peut-on lire dans un extrait du rapport.

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Une étude à interpréter avec précaution

Pour certains spécialistes, dont le Professeur Paul Digard, virologue à l’Université d’Édimbourg, ce rapport est plutôt superficiel et doit être pris avec prudence. « Cette étude est actuellement au stade d’une préimpression et n’a donc pas fait l’objet d’un examen par les pairs. L’utilisation des données des moteurs de recherche et de l’imagerie satellite du trafic hospitalier pour détecter les flambées de maladie est une idée intéressante avec une certaine validité. Cependant, il est important de se rappeler que les données ne sont que corrélatives et (comme les auteurs l’admettent) ne peuvent pas identifier la cause de la hausse. En se concentrant sur les hôpitaux de Wuhan, épicentre reconnu de l’épidémie, l’étude force la corrélation. Il aurait été intéressant (et peut-être beaucoup plus convaincant) de considérer la situation dans d’autres villes chinoises en dehors de la province de Hubei », a-t-il expliqué.

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