
De nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients atteints de maladies coronariennes complexes
L’équipe du Professeur Joo-Yong Hahn, médecin-cardiologue de la faculté de Médecine de l’Université Sungkyunkwan à Séoul, vient d’effectuer une découverte très intéressante en rapport avec les maladies coronariennes. Selon eux, la pose d’une endoprothèse vasculaire guidée par imagerie intravasculaire améliore les résultats chez les patients souffrant de coronaropathies complexes.
Cette conclusion accueillie favorablement à la session scientifique de l’American College of Cardiology et du Congrès mondial de cardiologie est le fruit d’une longue étude. Cette dernière a été réalisée en Corée du Sud et publiée en ligne dans le New England Journal of Medecine le 5 mars 2023. La prise en charge des patients atteints de pathologies coronariennes complexes vient de connaître ainsi une avancée considérable. Que faut-il donc retenir ?
Une nouvelle approche thérapeutique pour combattre une angiopathie redoutable
La coronaropathie est la première cause de décès dans les pays à revenu élevé. Cette information est issue de la revue générale des coronaropathies du site pour professionnels de la santé MSD Manuals. En réalité, une coronaropathie est altération du flux sanguin dans les artères coronaires (artères irriguant le cœur) due à une obstruction totale ou partielle par des plaques d’athéromes.
Les complications sont pour la plupart fatales et le traitement standard consiste le plus souvent en la pose de stent guidée par angiographie (radiographie vasculaire). Mais cette méthode thérapeutique devient très limitée dans les situations où la localisation de l’obstruction est difficile d’accès ou la plaque est calcifiée par exemple.
L’étude réalisée avait alors pour objectif de déterminer si l’association d’une imagerie intravasculaire à l’angiographie, seule méthode utilisée auparavant, permettrait d’améliorer les résultats des traitements. En effet, l’imagerie intravasculaire permet de voir l’intérieur des vaisseaux et donc de mieux apprécier les caractéristiques des éventuelles obstructions. Ainsi, pour les patients présentant des blocages coronaires complexes, l’emploi de cette méthode permettrait donc de mieux guider la pose d’endoprothèse, comparativement à l’angiographie seule.
En tout, 1639 patients sud-coréens (âge médian de 66 ans) souffrant de coronaropathies complexes dont 20,7 % de femmes, constituaient l’échantillon. L’étude était en protocole ouvert prospective et étalée sur une durée de 2,1 ans. Deux techniques d’imagerie intravasculaire ont été employées : l’échographie intravasculaire qui utilise les ultrasons et la tomographie par cohérence optique basée sur la lumière infrarouge.
Après analyse des résultats, les chercheurs ont conclu que l’imagerie est d’un grand apport dans ce traitement. En réalité, les patients présentant des coronaropathies complexes qui ont subi une pose de stent guidée par imagerie intravasculaire avaient environ 40 % moins de risques de mourir d’une maladie cardiaque. Cette situation est nettement meilleure à celle observée au niveau des patients ayant subi une procédure de pose de stent standard guidée par angiographie.
Une ouverture pour d’autres études plus approfondies
L’étude réalisée avait le mérite de disposer d’une population importante et de s’étendre sur une longue période. Ces deux facteurs témoignent de la grande précision des résultats. Aussi, l’étude n’a pas été faite en aveugle, les patients étaient au courant des procédures qui leur étaient appliquées. Cependant, les individus étaient purement asiatiques ; ce qui rend difficile la généralisation à d’autres ethnies et races.
Il serait donc judicieux de mener d’autres études plus approfondies sur des populations autant importantes dans d’autres régions du monde. Ces dernières permettront non seulement de confirmer les déductions de Joo-Yong Hahn et coll., mais aussi d’évaluer le rapport efficacité-coût de l’imagerie intravasculaire dont l’utilisation peut s’avérer beaucoup plus onéreuse que celle de l’angiographie standard.
SOURCE : MEDICALXPRESS