
Découverte d’un nouveau traitement contre une maladie hépatique incurable
Le syndrome d’Alagille est une maladie très redoutée. Cette défaillance génétique est potentiellement létale, car elle affecte divers organes et systèmes, notamment le foie. Plus de 4 000 bébés par an naissent avec le syndrome d’Alagille. Sans transplantation du foie, environ 75 % d’entre eux risquent de mourir avant la fin de l’adolescence. À ce jour, il n’existe aucun remède connu pour le guérir. C’est pourquoi des scientifiques ont travaillé pour trouver un traitement capable de soigner les personnes atteintes de cette maladie incurable.
C’est au cours de ces travaux qu’ils ont réussi à identifier la voie Notch, un système de signalisation cellulaire de l’organisme qui joue un rôle important dans de nombreux systèmes biologiques essentiels, dont le bon fonctionnement du foie.
Grâce à cette découverte, les chercheurs ont réussi à mettre au point un nouveau médicament appelé NoRA1 potentiellement efficace contre le syndrome d’Alagille.
Ils ont inversé les lésions hépatiques chez les poissons-zèbres
Les chercheurs ont utilisé des poissons-zèbre pour tester le NoRA1. Cette espèce de poisson est souvent utilisée dans la recherche scientifique sur les maladies humaines en raison des similitudes entre leurs gènes et les nôtres. En outre, il est facile d’observer leur développement. Les chances de survie des poissons-zèbres participant à l’étude ont été augmentées par la prise de ce médicament.
Au cours de ces expériences, les chercheurs ont réussi à démontrer que le NoRA1 stimule la signalisation Notch chez les poissons-zèbres présentant des mutations génétiques similaires à celles trouvées chez les enfants diagnostiqués de la maladie. Il en résulte une croissance et une régénération des cellules des voies biliaires, qui ont permis d’inverser les lésions hépatiques chez le poisson-zèbre.
Un traitement très prometteur contre le syndrome d’Alagille
La mutation génétique à l’origine du syndrome d’Alagille provoque une réduction de la signalisation Notch. Cette situation entraîne une croissance et une régénération insuffisantes des voies biliaires, et de ce fait une rétention biliaire. Or, c’est cette accumulation de la bile qui endommage irrémédiablement le foie. Même si le foie est un organe capable de se régénérer, ceux des enfants atteints du syndrome d’Alagille en sont incapables en raison d’une signalisation Notch compromise.
En stimulant la voie Notch grâce au NoRA1, les chercheurs ont voulu pouvoir restaurer le potentiel régénérateur normal du foie. De ce fait, les personnes atteintes du syndrome d’Alagille pourraient bénéficier d’une meilleure espérance de vie.
Les chercheurs travaillent actuellement sur foies miniatures cultivés en laboratoire, en utilisant des cellules souches provenant de patients atteints du syndrome d’Alagille. Le chemin à parcourir est encore long, mais les premiers résultats semblent encourageants.
SCIENCE : SCIENCEALERT