
Découverte d’un phénomène génétique qui pourrait révolutionner la médecine
L’extinction ou la désactivation d’un gène est un processus de régulation permettant de limiter l’expression de celui-ci, c’est-à-dire la production des protéines correspondantes. Cet ancien mécanisme épigénétique se déroule en deux étapes : l’extinction transcriptionnelle, puis l’inactivation génétique. Des chercheurs de l’institut WEHI, anciennement Walter and Eliza Hall Institute of Medical Research, ont fait une découverte qui risque de remettre en question tout ce que nous savons sur ce processus.
Ils ont affirmé que la désactivation des gènes n’est possible que si ceux-ci s’organisent dans l’espace en accordéon. Ce phénomène appelé « effet accordéon » va bouleverser la façon dont nous expliquons les mécanismes d’activation et de désactivation des gènes lors de la fabrication des cellules de notre corps au cours de l’embryogenèse.
Cette découverte fondamentale ouvre de nombreuses possibilités en thérapie génique et pour le traitement des maladies congénitales.
Un facteur déclencheur important dans l’inactivation des gènes
On sait depuis longtemps que l’extinction des gènes est régulée par la densité de l’ADN dans la cellule. Par contre, les recherches menées par l’équipe australienne dirigée par le Dr Andrew Keniry et le professeur Marnie Blewitt ont mis en évidence un autre facteur déclencheur dont le rôle est tout aussi important.
Ils ont d’ailleurs affirmé dans la revue scientifique Nature Communications, que même si l’extinction des gènes est régulée par le degré d’étanchéité ou de relâchement de l’ADN dans la cellule, la réalisation de l’« effet accordéon » est nécessaire.
L’ADN qui constitue notre matériel génétique est étroitement enroulé autour de protéines, comme le fil autour d’une bobine. Ces protéines protectrices doivent d’abord se relâcher pour permettre l’activation de gène avant de se comprimer fortement lors de l’inactivation. Ce relâchement suivi d’une contraction constitue l’« effet accordéon ».
Étudier l’« effet accordéon » peut faire avancer la médecine
La découverte de ce phénomène a surpris toute l’équipe. Le professeur Marnie Blewitt a déclaré à ce sujet :
« De la même manière qu’un accordéon doit s’ouvrir avant d’être comprimé pour déclencher une note de musique, nous avons découvert que notre ADN doit d’abord s’ouvrir, avant d’être comprimé et que le gène soit réduit au silence. »
À l’avenir, l’« effet accordéon » permettra potentiellement de neutraliser sélectivement des gènes dans le but de traiter de nombreuses maladies. Une avancée dans la compréhension de ce phénomène contribuera, à terme, à améliorer la prise en charge de maladies telle que le cancer, ainsi que certaines maladies infectieuses et congénitales.
SOURCE : MIRAGENEWS