Le télescope spatial Hubble de la NASA a récemment photographié une protoplanète qui se serait formée par un « processus intense et violent ». Cette découverte vient soutenir une théorie longtemps débattue sur la formation de planètes comme Jupiter, appelée « instabilité du disque ».
Cette nouvelle planète serait née dans un disque protoplanétaire doté d’une structure spirale distincte qui tourbillonne autour d’une jeune étoile âgée d’environ 2 millions d’années. Cette nouvelle planète baptisée AB Aurigae b serait neuf fois plus massive que Jupiter. Elle tourne autour de son étoile hôte à une distance impressionnante de 13,13 milliards de km.
Une meilleure compréhension de la formation de AB Aurigae b
Selon les scientifiques, la planète s’est formée à une distance aussi énorme à cause de l’instabilité du disque. Cependant, cette idée s’opposerait aux attentes sur la formation des planètes connues jusqu’à présent. Les scientifiques ont utilisé le spectrographe imageur du télescope spatial avec la caméra infrarouge proche et le spectrographe multi-objets, tous deux des instruments d’Hubble, pour mieux analyser la formation de la planète. Ils ont fait la comparaison de ces données avec celles de SCExAO, un instrument avancé d’imagerie des planètes installé sur le télescope japonais Subaru.
La longévité d’Hubble a permis aux chercheurs de mesurer l’orbite de la protoplanète. Le chercheur principal de l’étude Thayne Currie avait des doutes quant au fait que AB Aurigae b soit une planète. Les données collectées d’Hubble et l’imagerie de Subaru lui ont fait changer d’avis.
« L’interprétation de ce système est extrêmement difficile. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avions besoin de Hubble pour ce projet – une image propre pour mieux séparer la lumière du disque et de toute planète. »
Thayne Currie
Hubble a joué un rôle important dans cette analyse
Ce mouvement n’aurait pas pu être détecté en un an ou deux. Grâce à Hubble et aux données fournies par Subaru, d’une durée de 13 ans, le mouvement orbital a pu être détecté. Selon Olivier Guyon, de l’université d’Arizona (Tucson) et du télescope Subaru (Hawaï), nous devons ce résultat aux observations terrestres et spatiales.
Les différentes étapes de la formation peuvent être examinées grâce aux observations d’archives d’Hubble. AB Aurigae b a pu être observé dans de multiples longueurs d’onde et une image cohérente a émergé.
« Cette découverte est une preuve solide que certaines planètes géantes gazeuses peuvent se former par le mécanisme d’instabilité du disque. Au final, c’est la gravité qui compte car les restes du processus de formation des étoiles finiront par être rassemblé par la gravité pour former des planètes, d’une manière ou d’une autre. »
Alan Boss
SOURCE : TECHEXPLORIST