Trouver les origines de la vie n’est pas une affaire facile. C’est d’ailleurs un domaine où pas mal de théories foisonnent, chaque chercheur voulant donner une explication rationnelle aux mécanismes qui font que la vie ait pu apparaître dans l’univers.
Ceci dit, depuis l’avènement de l’astrobiologie, l’eau et la question de son abondance ont toujours été cruciales. Enfin, jusqu’à maintenant puisqu’une équipe de chercheurs viennent de mettre en évidence un processus au cours duquel l’eau n’est finalement pas un facteur aussi déterminant que ça dans la constitution d’un des fameux blocs de construction qui peuvent conduire à l’apparition de la vie, l’acide aminé.

Ces chercheurs ont en effet montré que l’amino-cétène, un précurseur chimique, c’est-à-dire une molécule qui sert à la formation d’acides aminés, peut être synthétisé dans des conditions qui s’apparentent à celles qu’il y a dans les nuages interstellaires. Un travail de recherche qui a fait l’objet d’un article récemment paru dans la revue Nature Astronomy.
Des conditions drastiques qui ont étonné les chercheurs eux-mêmes
Dans les grandes lignes, ces chercheurs ont découvert que dans les conditions qui prévalent dans les nuages de poussières cosmiques – une pression atmosphérique ridicule, une température à – 263 °C, et la présence de simples éléments comme le carbone, l’ammoniac (NH3) et du monoxyde de carbone (CO) – de l’amino-cétène s’est formé.
C’est cette molécule hautement réactive qui aurait apparemment ensuite conduit à la formation de glycine (un acide aminé essentiel), mieux à des polymères de glycine (certaines chaînes étant même constituées de 11 acides aminés de ce genre). Et ce, dans des conditions qui ont surpris les chercheurs eux-mêmes.
Afin de bien comprendre la portée de cette découverte, il faut savoir que la plupart des théories qui circulent dans le domaine de l’astrobiologie accordent à l’eau (H2O) une place de choix dans les processus chimiques conduisant à la formation des éléments essentiels à l’apparition de la vie que sont les acides aminés.
A lire aussi : Cet objet qui va bientôt s’écraser sur la Lune ne serait pas un étage de fusée SpaceX
Un mécanisme révolutionnaire pour expliquer l’origine de la vie
Pour faire simple, les acides aminés sont les molécules qui constituent les peptides et les protéines. Raison pour laquelle les chercheurs qualifient d’ailleurs les acides aminés de blocs de construction de la vie. Et la glycine fait bien évidemment partie de ce groupe.
Mais voilà, l’on a pensé jusqu’à présent que la présence de l’eau jouait un rôle essentiel dans le processus de formation des acides aminés. Une thèse aujourd’hui prise en contre-pied par cette récente découverte.
Ainsi, pour ces chercheurs, une fois ces acides aminés (et ces chaînes peptidiques) formés, il ne serait pas inconcevable qu’une fois transportés vers les planètes rocheuses se trouvant dans des zones habitables de l’univers, le processus fasse ensuite son bonhomme de chemin et conduise à l’apparition de la vie.
A lire aussi : L’isoprène serait un bon indicateur de vie extraterrestre selon ces chercheurs