L’IETF a pris sa décision. La prochaine réunion de l’Internet Engineering Task Force n’aura effectivement pas lieu dans la ville de San Francisco, aux États-Unis. L’organisation chargée de développer les standards technologiques du web a en effet annoncé que le meeting IETF 102, prévu pour juillet 2018, se déroulera finalement à Montréal, au Canada. La cause n’est autre que la nouvelle politique migratoire instaurée par le nouveau président américain, Donald Trump.
Surnommé « MuslimBan », le décret veut empêcher les ressortissants des sept pays à majorité musulmane d’entrer sur le territoire américain. Plusieurs membres de l’organisation et participant au congrès pourraient ainsi rencontrer des difficultés à se rendre aux USA.
L’IETF estime ainsi que les États-Unis ne sont plus le lieu idéal pour organiser ses réunions. L’organisation s’exile donc au Canada, où elle est sûre que ses membres pourront se rendre sans problème.
Une décision organisationnelle et non politique
Jari Arkko, président de l’IETF, a affirmé que la décision du comité n’avait absolument rien de politique. Il a expliqué que la délocalisation du meeting était pour des raisons organisationnelles. Les responsables veulent avant tout éviter les complications que pourrait inévitablement causer le nouveau décret instauré par le gouvernement américain. L’IETF a déjà investi à perte dans la réservation d’un hôtel à San Francisco censé accueillir l’IETF 102.
Si l’IETF a dû maintenir les précédentes réunions du mois de mars dernier à Chicago, les prochains meetings auront, pour leur part, respectivement lieu dans les villes de Prague, Singapour et Londres pour le mois de juillet, novembre et mars.
Le cas de l’IETF n’est pas isolé
L’IETF n’est pas la seule organisation à avoir pris la décision de se délocaliser suite à la nouvelle politique migratoire de Trump. En février dernier, plusieurs personnes ont demandé à ce que la prochaine conférence NIPS (Neural Information Processing Systems) sur l’intelligence artificielle ne soit pas organisée aux États-Unis comme prévu. Une pétition a même été envoyée aux organisateurs.
Baidu, géant de l’Internet chinois, a également réagi au décret migratoire en incitant tous ces collègues et confrères à boycotter les États-Unis tant que la politique est mise en place.