Des bactéries intestinales produisent leur propre alcool et pourraient affecter le foie d’une personne qui ne boit pas

Tout le monde sait que boire de l’alcool peut rendre le foie malade. Récemment, des chercheurs ont publié le cas d’une souche de bactéries intestinales pouvant produire de l’alcool en grande quantité, dans le journal Cell Metabolism.

Selon l’étude, la quantité produite serait suffisante pour créer un risque de maladie du foie chez des personnes qui ne boivent pas d’alcool.

Crédits Pixabay

Même si des études plus poussées sont encore nécessaires pour confirmer les résultats, les scientifiques suggèrent que ces bactéries peuvent contribuer à l’apparition de la stéatose hépatique non alcoolique ou NAFLD.

Une personne touchée par cette maladie se retrouve avec de la graisse qui s’accumule dans son foie sans qu’elle ne consomme d’alcool.

La découverte de la condition

Les chercheurs ont rencontré cette bactérie pour la première fois lorsqu’ils ont étudié le cas d’un patient. Celui-ci était atteint du syndrome d’auto-brasserie (ABS), une condition très rare qui fait qu’une personne se retrouve ivre après avoir consommé de la nourriture riche en sucre. L’ABS est parfois associé à une infection de levures où celles-ci fermentent le sucre dans les intestins pour produire de l’alcool.

Dans le cas du patient, ce n’était pas un problème de levures. Après avoir analysé les excréments de l’homme, ils ont plutôt découvert une souche de bactéries qui produit de l’alcool, appelée Klebsiella pneumonia. Selon Jing Yuan, professeur au Capital Institute of Pediatrics à Beijing et co-auteur de l’article, c’est la première fois qu’une bactérie est liée à un cas d’ABS.

Le microbe en question semble produire une quantité d’alcool quatre à six fois supérieure à la quantité normale.

Testées sur des souris

Pour tester si la bactérie peut causer une accumulation de graisse dans le foie, les chercheurs ont isolé les souches et les ont fait absorber par des souris qui n’ont pas leurs propres bactéries intestinales. Un autre groupe de souris a absorbé de l’éthanol, et un groupe de contrôle a mangé de la nourriture normale pendant trois mois.

Les souris qui ont ingéré la bactérie se sont retrouvées avec de la graisse dans leur foie après un mois, et ont développé des cicatrices au bout de deux mois. C’est aussi ce qu’il s’est passé avec celles qui ont consommé de l’éthanol. L’étendue des dégâts au niveau du foie était liée à la quantité d’alcool produite par la bactérie. Toutefois, les chercheurs ont pu supprimer la condition en administrant des antibiotiques.

Les résultats de l’étude montrent que K.pneumonia peut effectivement causer l’apparition de graisse au niveau du foie, du moins chez les souris. D’après les chercheurs, si la bactérie joue un rôle dans l’apparition d’une NAFLD chez des individus, elle pourrait servir de cible pour le traitement de la maladie.

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