Pour déterminer si une personne est obèse, l’indice de masse corporelle est généralement utilisé. Mais de récentes études suggèrent que cette approche n’est pas totalement fiable. Des chercheurs en épigénétique et en maladies métaboliques au Van Andel Institute du Michigan ont découvert qu’il existe deux types d’adiposité et l’un d’eux se développe suivant des facteurs encore peu connus des scientifiques.
L’un des deux types de maladies identifiés se caractérise par une plus grande masse grasse, et l’autre par une masse musculaire grasse et maigre. Durant les tests, il a été conclu que la deuxième catégorie est plus mortelle que la première et se développe suivant des paramètres qui dépassent les simples habitudes alimentaires de l’individu.
Andrew Pospisilik, chercheur en épigénétique et en maladies métaboliques au Van Andel Institute du Michigan, a été le principal auteur de l’étude. Les résultats de l’étude figurent dans Nature Metabolism.
Le déclenchement de l’obésité ne dépend pas entièrement du comportement de l’individu
Le deuxième type d’adiposité identifié déclenche des inflammations et expose le patient à divers types de cancers. En se penchant sur la question, les chercheurs ont effectué des tests sur des souris en laboratoire. À leur grande surprise, certains des cobayes ont développé des types d’obésité différents alors que toute la population a grandi dans les mêmes conditions.
Il s’est donc avéré que des facteurs autres que les habitudes alimentaires et l’environnement sont à la cause du déclenchement de la maladie. Les scientifiques soupçonnent donc des marqueurs épigénétiques qui sont des modifications non codantes apportées aux molécules d’ADN, modifiant la façon dont les gènes s’expriment.
Les scientifiques pensent donc que ce type d’obésité semble être déclenché par le hasard, ce qui confirme le phénomène de la variation phénotypique inexpliquée.
« Nous avons remarqué deux sous-types distincts d’obésité, dont l’un semblait être épigénétiquement déclenchable et est caractérisé par des niveaux élevés d’insuline et une forte signature épigénétique. »
Andrew Pospisilik
Pour des diagnostics plus appropriés
La découverte met en évidence les différences subtiles qui existent entre chaque individu et les causes à la base de leurs maux. Les chercheurs ont d’ailleurs remarqué que divers moyens de traitement de la maladie ont des effets différents en fonctions du type d’obésité. Cette réalité vient appuyer les théories sur la singularité de l’étiologie de chaque patient et ceci ouvre la voie à de nouvelles recherches.
Pour l’heure, les scientifiques cherchent à mieux comprendre les deux types d’adiposité qu’ils ont identifiés pour permettre aux médecins de les diagnostiquer facilement et efficacement.
SOURCE : SCIENCEALERT