Un nouveau gène vient d’être mis en évidence par des chercheurs de l’université de la Saskatchewan (USask), au Canada. Considéré comme un véritable frein au bon fonctionnement de certains antibiotiques, ce dernier devrait dorénavant retenir l’attention des vétérinaires.
Toutefois, il faut également reconnaître que cette découverte vient apporter quelques réponses à l’actuelle propagation mondiale de la résistance aux antimicrobiens. De quoi soulager les différents éleveurs impuissants face aux ravages de ce phénomène. Quel est alors l’essentiel à retenir à ce sujet ?
La découverte d’un gène capable d’inactiver les macrolides
Un gène, jusque-là négligé, ferait partie des principales causes de la résistance aux antimicrobiens. Voilà ce qu’a révélé un groupe de scientifiques de l’USask à travers un article publié la semaine dernière dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Selon leurs conclusions, le gène en question code pour une enzyme dénommée EstT et qui est capable de désactiver ou d’inactiver les macrolides. Il faut noter que les macrolides sont une classe d’antibiotiques souvent employés dans le traitement des maladies du bétail et d’autres animaux de ce type. Parmi les plus reconnus, vous avez notamment la tylosine, la tilmicosine et la tildipirosine.
Ainsi, en bloquant le fonctionnement des macrolides, le gène parvient à maintenir la présence des agents microbiens chez les animaux. Dans ce sens, cette recherche pourra dorénavant alerter les vétérinaires sur le fait qu’il existe une possibilité que les traitements à base d’antibiotiques ne fonctionnent pas. Cela se justifierait par la présence du gène. Voilà la substance des analyses effectuées par le Dr Pooman Dhindwal.
D’après le Dr Tony Ruzzini, leader de l’équipe de recherche de l’Usask, l’existence de ce gène était déjà une chose connue par les scientifiques. Cependant, l’équipe est allée au plus profond des faits en déterminant que cet élément biologique opère en brisant la structure annulaire de l’antibiotique par hydrolyse. Pour apporter plus de précisions sur ce constat, Dr Ruzzini précise que l’altération de la structure de l’antibiotique pourrait perturber sa forme active.
Des résultats qui devraient intéresser les scientifiques en santé humaine et animale
Cette découverte constitue un atout pour les différents experts du domaine qui sont appelés à trouver des explications objectives sur la résistance aux antimicrobiens observée chez les animaux.
Pour le Docteur Murray Jelinski, chercheur au sein de l’équipe, cette découverte s’ajoute à la base de données considérable des ARG. Ceux-ci peuvent être comparés à l’ADN d’une bactérie en vue de déterminer si la bactérie a le potentiel d’être résistante à un antimicrobien particulier.
Toutefois, le Dr Ruzzini a tenu à préciser que son équipe poursuivra les investigations sur le fonctionnement de l’enzyme responsable de ce phénomène. Il y a donc plus d’espoir d’avoir par la suite une solution efficace contre ce phénomène qui sévit depuis plusieurs années.
Déjà, en 2019, plus de 1,2 million de décès ont été entraînés par des infections résistantes aux médicaments. Et ceci n’a pas cessé d’augmenter depuis lors jusqu’à nos jours.
SOURCE : BIOLOGY NEWS