
Des chercheurs ont conçu un revêtement antibuée autonettoyante
Les scientifiques de l’université technologique de Nanyang à Singapour (NTU Singapore) ont mis au point un revêtement antibuée durable. Sur une surface en plastique, la protection empêche principalement la formation de vapeur. Bien plus, sur les verres de lunettes ou les lentilles photographiques, elle est capable de s’autonettoyer. Il convient de noter que le dépôt est tenu de persister des années sans qu’il soit nécessaire de le réappliquer fréquemment.
L’installation du film transparent requiert deux étapes. La méthode passe d’abord par le traitement de la surface du plastique au plasma d’oxygène. Ce gaz ionisé permet d’améliorer l’adhérence et la pérennité. Le film double couche est ensuite mis sur la paroi du plastique. Pour ce faire, la technique recourt à un dépôt par laser pulsé.
Par ailleurs, une double feuille fine de dioxyde de silicium et de dioxyde de titane compose le film transparent. Par conséquent, un faisceau laser est focalisé pour vaporiser le matériau des cibles de revêtement prévues lors de la deuxième étape. Cette opération permet d’obtenir le niveau d’épaisseur souhaité du film.
Comment fonctionne cette technologie ?
La buée est observée lorsque la vapeur d’eau se condense sous forme de gouttelettes d’eau sur une surface. Les gouttelettes d’eau diffusent ensuite la lumière et réduisent la visibilité. Le revêtement antibuée intervient pour répartir rapidement ces gouttelettes d’eau en une fine couche. En conséquence, l’éclairage peut traverser la paroi. Ainsi, la vitesse à laquelle les gouttelettes d’eau condensées s’étendent en un film uniforme mesure la performance de cette innovation. Ceci étant, la pellicule homogène ne bloque plus la vision.
Lors des expériences, le revêtement a révélé qu’il pouvait étaler les gouttelettes d’eau en 93 millisecondes. Ce laps de temps reste inférieur à la durée du clignement moyen de l’œil humain, soit 100 millisecondes.
D’un autre côté, le dispositif a montré une excellente adhésion à la surface du plastique. Les chercheurs l’ont évalué deux fois. Pour ce faire, il a été soumis à une abrasion avec un tampon en toile à fromage qui est un test standard pour les revêtements optiques. Puis, il est passé par une expérimentation d’adhésion à l’aide de bandes de cellophane. Après ces épreuves, le revêtement a conservé une bonne longévité.
Diverses applications sont envisagées
Le revêtement possède une capacité photocatalytique. En effet, il peut « s’autonettoyer ». En ce sens, les réactions avec les résidus organiques et leur élimination deviennent possibles sous l’effet de la lumière du soleil. De surcroît, les tests ont prouvé son aptitude à décomposer les contaminants (c’est-à-dire les bactéries, la saleté) sur la surface du plastique. L’opération s’est réalisée après une journée entière d’exposition aux rayons ultraviolets.
Le nouveau revêtement possède d’autres propriétés bénéfiques, telles qu’un effet antireflet. Il présente aussi une propagation supérieure de la lumière visible pouvant atteindre 89 % sur une lentille en plastique ordinaire.
Pour le reste, l’équipe de la NTU s’attend à ce que le revêtement antibuée trouve des applications dans une myriade d’objets. Elle souhaiterait l’adapter aux lunettes, aux parebrises, aux caméras de surveillance, voire aux panneaux solaires.
“Les résultats rapportés prouvent la multifonctionnalité de notre revêtement.”
Sun Ye, doctorant à la School of MSE et premier auteur de l’étude
L’équipe de la NTU a déposé un brevet à Singapour pour cette innovation. Elle aspire à conclure des collaborations industrielles pour faire passer cette découverte du laboratoire au marché.
Source : InceptiveMind .com