Des chercheurs ont déchiffré le logiciel trompeur de Volkswagen

Volkswagen a fait face à la pire crise de son histoire en septembre 2015, suite à l’affaire de tricherie portant sur les tests antipollution. L’affaire avait pris une dimension planétaire et provoqué un scandale mondial. Elle avait également entraîné la démission de Martin Winterkorn, le PDG du groupe. L’entreprise avait utilisé un logiciel trompeur pour passer les tests de pollution aux États-Unis. Plus de onze millions de véhicules de la marque ont été concernés.

Initialement conçu pour que l’informatique de bord puisse tolérer le banc de test, le logiciel a été modifié pour contourner les contrôles. Dernièrement, une équipe de chercheurs s’est intéressée au système qui a été utilisé par l’entreprise. Après l’avoir décodé, l’équipe a conclu qu’il s’agit d’une structure très complexe et sophistiquée.

Triche Volkswagen

L’équipe a été dirigée par Kirill Levchenko, un ingénieur informaticien de l’université de Californie à San Diego. Les chercheurs ont consacré une année pour décoder le logiciel.

Le plus complexe de l’histoire de l’automobile

« Le logiciel trompeur de Volkswagen est assurément le plus complexe de l’histoire de l’automobile », a constaté Kirill Levchenko. Ce programme informatique est capable de fausser le niveau des émissions d’oxydes d’azote (NOx) des véhicules à moteur diesel. Le logiciel est même capable de reconnaître que le véhicule entame la procédure.

Lorsque la procédure de contrôle est enclenchée, il active le système de contrôle des émissions de gaz polluants. Cependant, dans les conditions normales, les émissions d’oxydes d’azote étaient conséquentes. Elles étaient quarante fois supérieures à la limite admise par l’Agence Fédérale de Protection de l’Environnement (EPA).

Des profils de comportement moteur

Dans un communiqué de presse, l’EPA a précisé que « L’efficacité des systèmes de contrôle des émissions polluantes de ces véhicules était grandement réduite dans les situations de conduite normales. »

Le programme était capable de reproduire différents profils de comportement moteur afin de s’adapter aux tests. Il était aussi apte à identifier tous les paramètres liés aux contrôles (vitesse, position des roues, distance, temps écoulé…). Les chercheurs ont analysé neuf cents versions de ce code informatique. Ils ont alors découvert que quatre cents d’entre elles intégraient le mode trompeur.

Maintenant que le code du logiciel est connu du public, il reste à savoir si d’autres constructeurs vont une fois de plus essayer de s’en servir à leur tour.

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