Des chercheurs ont découvert de l’eau souterraine datant d’il y a 1,2 milliard d’années

Dans une mine d’Afrique du Sud, des chercheurs ont récemment découvert quelque chose de stupéfiant, de l’eau souterraine qui était retenue dans la roche depuis 1,2 milliards d’années. Les scientifiques pensent qu’il s’agit d’une des eaux souterraines les plus vieilles sur Terre. Les interactions chimiques entre cette eau et la roche qui l’entoure pourraient offrir de nouvelles perspectives concernant la production et le stockage d’énergie en se servant de la croûte terrestre.

Selon Oliver Warr, chercheur au département de géologie de l’Université de Toronto au Canada, et premier auteur de la nouvelle étude, l’endroit où on a trouvé cette eau est une sorte de « boîte de Pandore de la production d’énergie à partir de l’hélium et de l’hydrogène ». L’eau souterraine était en effet riche en hélium et en hydrogène, mais les scientifiques ont aussi découvert qu’elle contenait des concentrations élevées de produits radiogéniques. Ces derniers sont les éléments produits par la radioactivité.

Eau souterraine
Crédits Dr. Oliver Warr/University of Toronto

La mine où on a fait la découverte s’appelle la mine Moab Khotsong. Elle se trouve à environ 161 km de Johannesburg et on y extrait de l’or et de l’uranium. Cette mine est célèbre pour abriter les puits de mine les plus profonds du monde, plongeant à des profondeurs allant jusqu’à 3 km en-dessous de la surface.

Pas une première

Ce n’est pas la première fois qu’on découvre de l’eau souterraine vieille de plus d’un milliard d’années. Au cours d’une expédition également menée par Warr en 2013, lui et son équipe ont découvert de l’eau souterraine datant d’il y a 1,8 milliard d’années dans la mine Kidd Creek dans l’Ontario.

D’après Warr, ce qui rend la nouvelle découverte en Afrique du Sud aussi intéressante, c’est le fait qu’au début, ils croyaient que l’eau souterraine à Kidd Creek était une aberration. Maintenant, il y a ce nouveau site situé dans un lieu totalement différent avec une histoire géologique complètement différente qui préserve du fluide pendant plus d’un milliard d’années. Selon lui, il semble qu’il s’agit d’une caractéristique de ce genre d’environnement qui représente environ 72 % de la croûte continentale totale en surface.

Warr a ajouté que jusqu’ici, ils n’avaient qu’une seule source de données, et c’était difficile d’affirmer que ce phénomène est applicable à toute la planète. Grâce à cette découverte, on peut maintenant affirmer que ces systèmes emprisonnent l’eau pendant des durées extrêmement longues.

Les résultats des analyses

En analysant des échantillons prélevés à Moab Khotsong, les scientifiques se sont aperçus que les propriétés du fluide ressemblaient à celles de l’eau prélevée à Kidd Creek. Warr explique que dans ces lieux très profonds, l’eau est retenue dans des fissures dans la roche, et au cours du temps, ces deux éléments interagissent. Cela produit de l’uranium qui va se désintégrer pendant des millions ou même des milliards d’années et créer des gaz nobles. Il est possible de mesurer les concentrations de ces gaz rares et la durée pendant laquelle ils ont été présents dans la roche.

D’après les résultats des analyses, les échantillons prélevés à Moab Khotsong contiennent environ 8 fois plus de sel que l’eau de mer. Il y a aussi des concentrations d’uranium, d’hélium radiogénique, de néon, d’argon, de xénon, et de krypton. L’hélium et l’hydrogène sont aussi présents.

Selon les chercheurs, cette découverte offre un aperçu inédit de la diffusion de l’hélium à partir des profondeurs de la planète. Il s’agit d’un processus qu’il faudrait considérer, surtout qu’on vit actuellement une pénurie d’hélium. On pourrait aussi s’inspirer de ce processus pour la production d’énergie sur une autre planète.

Warr explique que du moment où il y a de l’eau et de la roche, il y aura production d’hélium et d’hydrogène. S’il y a de l’eau dans les souterrains de Mars ou d’autres planètes rocheuses, il sera possible d’y produire de l’hélium et de l’hydrogène, ce qui représente une autre source d’énergie.

SOURCE: Livescience

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