Dans la nature, il existe une créature unicellulaire aux capacités de survie extraordinaires. Il s’agit des tardigrades, aussi appelés « ours d’eau » ou « porcelets de mousse ». Les scientifiques ont recensé environ 1300 espèces de ces invertébrés microscopiques dont la taille varie entre 0,3 et 0,5 mm de long.
Grâce à leur capacité à résister à différentes conditions extrêmes, les tardigrades ont survécu à cinq extinctions massives au cours de l’histoire de la Terre.

Ces petites créatures résistent à presque tout : les températures extrêmes, l’absence d’oxygène, des niveaux élevés de pression, le vide spatial et les radiations cosmiques. Face à des conditions défavorables, elles peuvent se dessécher, modifier leur métabolisme et entrer en phase de dormance durant plusieurs années. Ce processus est appelé « dessiccation ».
Toutefois, à l’issue d’une récente étude, des scientifiques ont réussi à trouver le point faible des ours d’eau. Finalement, l’exposition à long terme à des températures élevées peut leur être fatale.
L’acclimatation améliore le taux de survie
Les chercheurs ont réalisé les expériences sur des échantillons recueillis à partir des gouttières d’une maison située à Nivå, au Danemark. « Nous avons évalué l’effet de l’exposition à des températures élevées chez des tardigrades actifs et desséchés, et nous avons également étudié l’effet d’une brève période d’acclimatation sur des animaux actifs », a rapporté le biologiste Ricardo Neves de l’Université de Copenhague au Danemark.
Les tardigrades actifs et non acclimatés étaient plus vulnérables à des températures plus élevées sur une longue durée. Ils ont enregistré un taux de mortalité de 50 pour cent après avoir passé 24 heures sous une température de seulement 37,1 °C.
Toutefois, le taux de survie était meilleur chez la population qui a connu une phase d’acclimatation de deux heures à 30°C, suivie de deux heures à 35°C. Le seuil de mortalité a atteint 37,6°C.
En ce qui concerne les tardigrades desséchés, la mortalité de 50 % a été enregistrée après 24 heures d’exposition à une température de 63,1 °C.
Ils devront aussi faire face aux impacts du réchauffement climatique
« D’après cette étude, nous pouvons conclure que les tardigrades actifs sont vulnérables aux températures élevées, bien qu’il semble que ces créatures seraient capables de s’acclimater à des températures croissantes dans leur habitat naturel », a déclaré M. Neve.
Les tardigrades desséchés sont beaucoup plus résistants. Néanmoins, pour toutes les populations de l’échantillon, le temps d’exposition s’est toujours révélé être « un facteur limitatif qui limite leur tolérance aux températures élevées ».
D’une certaine manière, cette étude montre à quel point la hausse des températures des océans, causée par le réchauffement climatique, pourrait affecter les êtres vivants, même les plus petits et les plus résistants.
Etrange cet article. Vous dites que les tardigrades résistent à des “températures extrêmes” puis que la moitié meurent au bout de 24h à 37.1°C ….super extrême en effet :/
Il y a également la durée de l’exposition à prendre en compte ainsi que l’était dans lequel se trouve le tardigrade.