La Chine a accompli un nouveau tour de force la semaine dernière en lançant le premier module de sa station spatiale. Un module expédié dans l’orbite terrestre à l’aide d’une fusée Longue Marche 5B… qui devrait retomber vers la Terre dans ces prochaines semaines.
La fusée Longue Marche 5B est un lanceur lourd développé depuis 2007. Suffisamment puissant pour placer une charge utile de 25 tonnes en orbite basse ou de 13 tonnes en orbite de transfert géostationnaire, il a connu son premier vol le 3 novembre 2016.
C’est donc un de ces lanceurs qui a été utilisé la semaine dernière pour placer en orbite le premier module de la future base spatiale de la Chine.
La Chine a placé le premier module de sa station spatiale en orbite
Pour parvenir à cette prouesse, le module en question pèse 22,5 tonnes, le lanceur s’est appuyé sur pas moins de quatre boosters. Une fois l’opération menée à bien, les boosters et l’étage central massif ont été relâchés en direction de notre planète.
Contrairement à SpaceX, la Chine n’a pas encore développé de lanceur réutilisable et la fusée Longue Marche 5B est donc à usage unique.
Seul problème, le lanceur est trop gros pour se décomposer totalement dans l’atmosphère terrestre et des débris sont donc susceptibles d’atteindre la surface de notre planète. Plus inquiétant, il est actuellement impossible de déterminer où ces débris finiront leur course.
Un lanceur massif, et incontrôlable
En effet, la zone d’impact ne dépend pas uniquement de la taille ou de la densité d’un objet. Comme le rappelle le site SpaceNews, il faut également prendre en compte d’autres variables comme les variations et les fluctuations atmosphériques. Qui sont elles-mêmes influencées par un certain nombre de facteurs, comme l’activité solaire.
A l’heure actuelle, le lanceur semble avoir atteint une inclinaison orbitale de 41,5 degrés, ce qui le fait passer au nord des villes de New York, Madrid ou Pékin et au sud du Chili et de Wellington. Il est donc susceptible de s’échouer dans cette zone.
Et s’il y a de grandes chances qu’il finisse sa course dans une zone inhabitée, il existe toujours un risque que ce ne soit pas le cas.
Une affaire qui rappelle l’accident de 2020
C’est justement ce que Jonathan McDowell a rappelé à nos confrères. L’année dernière, la Chine avait utilisé un lanceur de ce type pour une autre mise en orbite, et ce dernier était retombé sur notre planète sans aucun contrôle, des débris avaient d’ailleurs touché la Cote d’Ivoire après être passés au-dessus de plusieurs villes américaines. L’affaire avait été à l’époque relayée par The Verge.
McDowell regrette donc que la Chine n’ait pas tiré un enseignement de ce précédent lancement. Quant à savoir où finiront les débris de ce lanceur, c’est une toute autre question. Pour l’instant, nous manquons encore de données pour établir un pronostic précis.