Des fourmis en guerre sauvent et soignent leurs blessés

Des entomologistes ont publié les résultats d’une recherche menée sur les fourmis Matabele, répandues dans le sud du Sahara. Dans le jargon scientifique, ces insectes sont appelés Megaponera analis. Ce sont des prédateurs farouches de termites, du niveau trophique de Gorongosa. Une colonie tue en moyenne 932 termites par jour. Celle-ci se déplace en fonction de la répartition des ressources.

Dans l’article publié mercredi dans la revue américaine Science Advances, les scientifiques ont noté de curieux comportements de l’espèce. Ils ont constaté que durant les guerres contre les termites, des fourmis matabele vont au secours de leurs blessées. Ces dernières sont ramenées dans la fourmilière et ensuite traitées convenablement.

D’après les scientifiques, ces fourmis sont les premiers insectes qui ont pu développer ce genre d’aptitude.

Un nouveau comportement

Erik Frank, qui travaille au sein du biocentre de l’Université de Würzbourg en Allemagne a participé à la recherche. Il exprime son enthousiasme face à la découverte : « c’est la première fois que nous observons un comportement d’aide à un animal blessé par ses congénères chez les invertébrés. »

Lors des invasions, ces fourmis sont à même de savoir que leurs congénères sont en situation de détresse. Ce mécanisme se fait notamment par la sécrétion de certaines substances chimiques qui permettent d’émettre le signal. Les blessées seront alors récupérées et les termites qui sont encore accrochés à elles seront retirés.

Pour minimiser les pertes

À chaque fois que les réserves d’approvisionnement sont épuisées, les colonies de fourmis matabele déménagent. Elles partent en conquête de nouveaux termites ouvriers, desquelles ils se nourrissent.

Parfois, elles sont confrontées à une forte résistance de la caste de termites soldats. Ces derniers sont armés de puissantes mâchoires et peuvent tuer les fourmis. Les colonies ont alors adopté un système de secourisme afin de réduire les pertes.

Un autre point a impressionné les chercheurs. Selon une règle générale, le comportement secouriste est absent chez les insectes sociaux. Au sein de ces groupes d’animaux, les individus ont normalement peu d’importance.

Toutefois, il semblerait que c’est un moyen efficace pour l’espèce de s’adapter et de survivre. Selon les scientifiques, « cet investissement dans un système de secours est avantageux pour l’ensemble de la colonie. »

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