Des gènes résistants aux antibiotiques découverts dans des nuages

Chaque année, au moins 1,27 million de personnes meurent de maladies provoquées par des bactéries et des champignons résistants aux antibiotiques. Même si les chercheurs essaient de trouver de nouvelles méthodes pour lutter contre ces « super-bactéries », le travail reste difficile.

Des chercheurs de l’Université Laval au Québec et de l’Université Clermont Auvergne en France ont mené des recherches afin d’en apprendre davantage sur les microbes résistants aux antibiotiques. Ils ont notamment étudié la façon dont ces organismes se déplaçaient sur la planète. Dans la région du Massif Central en France, ils ont étudié des nuages flottant autour d’un volcan endormi.

Nuages
Crédits 123RF.com

Les travaux de recherche ont duré deux ans et se sont déroulés dans une station météorologique située à 1 465 mètres d’altitude au sommet du Puy de Dôme.

Des résultats inquiétants

Au cours de la période de 2 ans, les chercheurs ont effectué 12 échantillonnages des nuages. En analysant les échantillons, ils ont découvert qu’environ 8 000 bactéries par millilitre d’eau se trouvaient dans les nuages. De plus, ils ont enregistré en moyenne 20 800 copies de gènes résistants aux antibiotiques dans le même volume.

Les scientifiques ont indiqué que les nuages qui sont passés au-dessus de l’océan contenaient des bactéries résistantes dont la nature diffère de celle des bactéries qui sont passées uniquement au-dessus des terres. Selon les explications, une bonne partie des bactéries qui sont passées au-dessus des terres étaient des bactéries résistantes aux antibiotiques que l’on utilise pour le bétail.

L’origine des gènes résistants trouvés dans les nuages

Le fait d’avoir trouvé dans les nuages les mêmes concentrations de gènes de résistance aux antibiotiques d’origine bactérienne qu’à la surface de la Terre a beaucoup surpris l’équipe. Florent Rossi, auteur principal de l’étude et chercheur à l’Université Laval, a indiqué que ces bactéries vivent en général sur la surface de la végétation ou du sol. « Elles sont aérosolisées par le vent ou par les activités humaines, et certaines d’entre elles s’élèvent dans l’atmosphère et participent à la formation des nuages », a-t-il expliqué.

Les auteurs de l’étude pensent que l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage pourrait être la cause des concentrations élevées de gènes résistants aux antibiotiques dans les nuages. Selon Rossi, les résultats de leur étude montrent que les nuages constituent une voie importante pour la propagation des gènes de résistance aux antibiotiques sur de courtes et longues distances. Ainsi, pour limiter la dispersion de ces gènes, l’équipe espère mener d’autres recherches afin de localiser les sources d’émission qui résultent des activités humaines.

L’étude a été publiée dans la revue Science of The Total Environment.

SOURCE: New Atlas

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