Allan Hills 84001 a fait l’objet d’une nouvelle étude et cette dernière a révélé la présence de molécules organiques. Plus précisément d’éléments constitutifs de la vie.
Allan Hills 84001, ou ALH 84001 pour les intimes, a été découverte le 27 décembre 1984 en Antarctique, et plus précisément dans les collines d’Allan, à l’occasion d’une expédition de recherche de météorites lancées dans le cadre du programme ANSMET.

Né dans les années 70 sous l’impulsion de l’Office of Polar Programs de la National Science Foundation, ce programme avait principalement pour but de rechercher du matériel extraterrestre sur les glaciers de l’Antarctique.
ALH 84001, une météorite martienne découverte en 1984
Il repose intégralement sur des équipes envoyées sur place, des équipes parcourant les glaciers à la recherche de traces de météorites. En tout, le programme a permis aux scientifiques de mettre la main sur des centaines de fragments différents, dont un de plus de 30 kg.
ALH 84001 fait donc partie de ces fragments et elle a très rapidement attiré l’attention de la NASA. Après plusieurs examens, l’agence spatiale américaine a conclu que le fragment s’était formé sur Mars à partir de lave fondue il y a environ 4 milliards d’années, avant d’être éjecté de la surface martienne suite à la collision de la planète rouge avec une météorite.
Toujours selon l’agence, le fragment se serait écrasé en Antarctique il y a environ 13 000 ans.
Mais ce n’est pas ce qui a propulsé la météorite sur le devant de la scène.
Des matières organiques découvertes par de récentes analyses
En réalité, ALH 84001 doit sa popularité à une micrographie électronique réalisée le 6 août 1996. L’examen avait en effet révélé la présence de plusieurs structures tubulaires ressemblant à des fossiles. Ce qui a été plutôt profitable à la NASA puisque cette dernière a utilisé cette découverte pour négocier plus de crédits auprès du Congrès américain.
Reste que la nature exacte de ces structures n’a jamais été vraiment révélée. Le sujet divise en effet la communauté scientifique et de nombreux chercheurs pensent ainsi que ces structures sont le résultat d’une contamination par des agents biologiques terrestres.
ALH 84001 a donc fait l’objet d’une nouvelle étude récemment et cette dernière a révélé la présence de plusieurs matières organiques. Et plus précisément d’éléments constitutifs à la vie telle que nous la connaissons.
Plus précisément, l’équipe de Mizuho Koike, un chercheur travaillant pour l’Institut des Sciences Spatiales et Astronautiques de la Japan Aerospace Exploration Agency, a utilisé un type de spectroscopie aux rayons X pour étudier le corps. Avec succès, puisque les chercheurs ont repéré des traces d’azote dans la roche.
Des composés d’origine biologique… ou pas
La découverte est importante, mais elle est aussi à prendre avec prudence. Les scientifiques ont en effet mis en place un protocole strict pour éviter toute contamination terrestre, mais il y a toujours un risque. En outre, rien ne dit que ces composés organiques soient d’origine biologique. Comme le stipule l’étude, ces matières peuvent aussi être produit abiotiquement et donc lors d’un processus n’impliquant aucune réaction biologique.
En outre, Atsuko Kobayashi, le coauteur de l’étude, précise bien que l’équipe n’a pas pu déterminer avec certitude la provenance de ces composés et on ignore donc s’ils se sont formés sur Mars ou s’ils proviennent d’un corps extérieur à la planète rouge. Mars, tout comme la Terre, a en effet été frappée par d’innombrables météorites depuis sa création et il est donc possible que ces composés proviennent d’une roche spatiale.
Mais nous ne devrions pas à attendre très longtemps pour en avoir le coeur net puisque la NASA va envoyer cet été un nouveau rover à la surface de Mars : Persévérance. Un rover dont l’objectif sera justement de collecter des échantillons et de les ramener sur Terre.