
Des “neurones chimiques” pour traiter les données stockées dans l’ADN
Savez-vous qu’il est possible d’utiliser l’ADN pour stocker des données ? Il s’agit d’une nouvelle méthode que les scientifiques sont actuellement en train d’explorer. Mais le vrai défi, ce n’est pas d’enregistrer les données, c’est plutôt de les retrouver et de les manipuler. Dans ce contexte, une équipe de chercheurs vient de développer des « neurones chimiques » qui peuvent faire des calculs sur les données stockées dans l’ADN, et puis lire facilement les réponses.
Selon les spécialistes, un seul gramme d’ADN est capable de stocker jusqu’à 215 millions de Go de données, ce qui dépasse de très loin tous les systèmes de stockage que nous utilisons actuellement. Cela signifie qu’il serait théoriquement possible de stocker tout le contenu d’Internet dans un bloc d’ADN ayant la taille d’une boîte à chaussures. De plus, l’ADN pourrait durer des milliers voire des millions d’années dans de bonnes conditions.

Des expériences liées à cette technique aux potentiels énormes ont déjà été faites. Des scientifiques ont déjà stocké des livres ou encore des albums dans l’ADN tandis que d’autres travaillent sur l’amélioration de la densité des données, la stabilité, ou encore la facilité d’écriture et de lecture.
Une nouvelle approche
La nouvelle étude a été menée par des scientifiques du CNRS, de l’ESPCI Paris-PSL et de l’Université de Tokyo. Les chercheurs se sont concentrés sur l’amélioration des techniques de recherche de données spécifiques stockées dans l’ADN, et l’utilisation de ces données pour faire des calculs.
L’équipe a créé des neurones chimiques en utilisant des enzymes qui réagissent entre elles de manière spécifique. Cela permet de faire passer des informations comme le feraient les neurones naturels du cerveau. Les neurones chimiques ont été structurés pour former une architecture qui combine plusieurs couches fonctionnant comme un réseau neural.
Les résultats attendus
Selon les explications, les neurones chimiques sont capables d’effectuer des calculs sur les données stockées dans des gouttes contenant de l’ADN. Ils vont ensuite exprimer les résultats en émettant des signaux fluorescents qui peuvent être interprétés par d’autres instruments. Les scientifiques indiquent qu’en utilisant des systèmes microfluidiques pour rétrécir les réactions des enzymes, des dizaines de milliers de ces réactions peuvent avoir lieu.
A part le fait de trouver et de traiter les données contenues dans l’ADN, les scientifiques indiquent que cette méthode pourrait aussi aider à la détection des bio-marqueurs de maladies dans les analyses de sang et dans les biopsies liquides.
SOURCE: New Atlas