Des chercheurs de l’Université de Sheffield sont parvenus à élaborer une nouvelle substance capable de s’attaquer aux bactéries résistantes aux antibiotiques. Également appelés « superbactéries », ces microorganismes constituent aujourd’hui un sérieux problème pour la médecine.
Selon les auteurs de cette découverte publiée récemment dans la revue Chemical Science, ce composé agit efficacement même sur des bactéries aussi résistantes que l’Escherichia Coli ou le MRSA. Il est en effet capable de passer à travers les défenses de la bactérie et d’agir directement sur son ADN pour en venir à bout.

Pour le moment, les chercheurs doivent encore travailler sur des tests qui certifieront que le composé n’est pas nocif pour l’organisme, après quoi, on pourra penser à une production à l’échelle industrielle et l’utiliser dans le cadre de traitements antibiotiques.
Une grande avancée pour la médecine
Pour information, aucun traitement pour les bactéries Gram négatif n’a été produit depuis 5 décennies, et aucun médicament contre les bactéries Gram négatif n’a passé de tests cliniques ces 10 dernières années.
On comprend donc aisément que les infections microbiennes impliquant ce sous-groupe soient particulièrement difficiles à traiter. D’ailleurs, les chercheurs indiquent que si aucune solution n’est présentée face à la menace et aux maladies résultantes des bactéries antibiorésistantes, le nombre annuel de morts pourrait dépasser les d10 millions d’ici la moitié du siècle.
Mais avec la découverte de ces chercheurs de l’Université de Sheffield, on peut désormais sévir efficacement à la fois contre les bactéries Gram – et Gram +, bien que ces dernières aient des structures radicalement différentes. Ce qui fait de ce nouveau composé un antibiotique à très large spectre.
Un risque pour nos bactéries commensales
Toutefois, vu l’efficacité et l’action élargies de ce nouveau composé sur les bactéries, le fait qu’il puisse également affecter certaines bactéries qui sont utiles au corps humain n’est pas à écarter.
Notre organisme abrite en effet plusieurs types de bactéries qui jouent un rôle majeur dans divers processus comme la digestion, le contrôle des infections, ou encore dans l’équilibre de certains tissus.
Ce nouveau composé pourrait alors se révéler à la fois bénéfique et préjudiciable. Reste à savoir ce que les tests et les analyses vont donner. Quoi qu’il en soit, cette découverte ouvre la voie à une nouvelle manière de contrer le phénomène d’antibiorésistance.
Pour consulter cette étude, c’est ici.