Des scientifiques ont pu synthétiser la parole directement à partir du cerveau

Il ne s’agit pas ici d’un film de science-fiction, mais du travail effectué par Gopala Anumanchipalli, un spécialiste de la parole, et son équipe de l’université de Californie San Francisco.

Publiée dans le journal Nature, l’étude a démontré qu’il était possible de synthétiser la parole directement en analysant les activités cérébrales d’un individu. Il sera ainsi possible un jour d’aider les personnes souffrant de perte de la parole.

Cerveau

Cependant, selon les chercheurs, il ne s’agit pas ici de créer un appareil qui va servir à transformer les pensées des gens en parole. Le processus est, selon eux, complexe et invasif, et celui-ci ne décode pas ce que le sujet pense, mais ce qu’il dit réellement. Pour l’instant, le discours obtenu n’est pas encore parfaitement clair, mais est quand même intelligible.

En tout cas, cette découverte est un grand bond en avant dans le domaine médical et aura certainement de nombreuses applications concrètes.

Comment ont-ils procédé ?

L’expérience a été réalisée sur des sujets en bonne santé qui étaient déjà passés par une procédure médicale au niveau de leur cerveau. Ainsi, ils avaient déjà des réseaux d’électrodes qui y étaient implantés, ce qui a permis l’analyse de leurs activités cérébrales. Il leur a été demandé de lire des centaines de phrases à voix haute tout en enregistrant les signaux détectés.

L’analyse directe de la voix des sujets a permis aux chercheurs de déterminer quels muscles et quels mouvements étaient utilisés pour telle ou telle phrase. Les scientifiques ont ensuite construit un modèle virtuel du système vocal de la personne. Puis, les experts ont cartographié les activités cérébrales au cours de la session sur le modèle virtuel en utilisant un système d’apprentissage automatique.

Tout un processus donc pour obtenir 150 mots par minute si le système est bien configuré.

Les applications possibles

Le système n’en est encore qu’à ses débuts, mais promet déjà de nombreuses applications. Une personne touchée par une maladie dégénérative qui l’empêcherait de parler pourra mieux s’exprimer qu’avec une méthode de type oculaire par exemple. Ces dernières utilisent généralement le regard et permettent de produire 5 à 10 mots par minute seulement.

Pour les personnes présentant un risque élevé d’avoir un accident vasculaire cérébral ou atteintes d’une maladie dégénérescente, le nouveau système pourrait aussi être utilisé pour enregistrer à l’avance les données critiques du cerveau et de la parole. Ainsi, il sera possible d’utiliser le système obtenu pour leur « rendre » la parole dans le pire des cas.

Il reste cependant encore un long chemin à faire avant de pouvoir se rapprocher de la parole naturelle en utilisant ce système. Toutefois, avec le progrès rapide de la technologie, ce sera peut-être possible d’ici quelques années.

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