Détecter les traces de cancer de la prostate dans l’urine grâce à un nez électronique

Grâce à une nouvelle méthode, des chercheurs italiens ont réussi à détecter des bio-marqueurs du cancer de la prostate dans l’urine. La méthode consiste à utiliser un système de « nez électronique » dont la technologie est basée sur les résultats d’une étude antérieure. Cette étude a montré que les chiens renifleurs entrainés pouvaient détecter avec précision le cancer de la prostate.

Pendant des décennies, les scientifiques ont pu observer des chiens qui ont réussi à détecter précisément différents types de cancer. C’est ce qui a inspiré le développement de la technologie du nez électronique. Il s’agit d’un ensemble de capteurs conçus pour identifier une variété de composés organiques volatils (VOC) responsables des odeurs.

Le nez électronique

L’équipe de chercheurs menée par Gianluigi Taverna a étudié la possibilité d’entraîner des chiens pour identifier le cancer de la prostate en reniflant l’urine d’un patient. D’après une étude publiée en 2015, les chiens pouvaient en effet détecter cette maladie à partir de l’urine.

Selon Taverna, cette découverte a confirmé que les tumeurs de la prostate produisaient des VOC spécifiques que les chiens pouvaient reconnaître précisément. Ils ont ainsi décidé d’utiliser cette capacité pour développer un appareil de diagnostic haute technologie qui pourrait être utilisé de manière standard. C’est ainsi que le projet Diag-Nose est né.

Les scientifiques ont ainsi mis au point un prototype de nez électronique conçu pour détecter des VOC spécifiques dans l’urine des patients atteints du cancer de la prostate.

Le déroulement des tests

Au cours des tests, 200 échantillons d’urine ont été collectés. La moitié de ces échantillons provenaient de patients avec un cancer de la prostate confirmé tandis que l’autre moitié provenait d’un groupe de contrôle en bonne santé.

D’après les résultats, l’ « e-nose » a démontré une précision de 85 % en ce qui concerne la détection des échantillons provenant de personnes malades. Le système a aussi démontré une spécificité de 79 %, ce qui signifie qu’une personne saine sur cinq a obtenu un résultat positif.

Les chercheurs suggèrent que cette méthode devrait être combinée à d’autres outils comme les tests sanguins et les biopsies. De cette manière, le nez électronique pourrait aider certains patients à éviter des procédures invasives qui ne sont pas nécessaires.

Pour les scientifiques, cette technologie va encore s’améliorer au fur et à mesure qu’elle sera affinée. Il faudra encore mener des études à grande échelle pour confirmer les résultats et développer le potentiel du prototype. La prochaine étape sera de valider l’e-nose en impliquant des instituts cliniques internationaux.

SOURCE: New Atlas