Détection du mensonge grâce à la technologie : où en sont les scientifiques ?

Les diverses techniques pour détecter les mensonges existent depuis longtemps. Néanmoins, les premières traces documentées datent de mille ans av. J.-C. et ont été retrouvées en Chine. Concrètement, la personne suspectée devait remplir sa bouche de riz sec. Passé un certain temps, les responsables inspectaient les grains en question. Dans le cas où ils demeuraient secs, le suspect est désigné comme coupable. Selon la croyance, la personne aurait la bouche sèche à cause de la peur et de la nervosité si elle avait quelque chose à se reprocher.

Un homme passe par la détection de mensonges avec un polygraphe analogique.
Crédit : bbc.com

Depuis, les méthodes ont considérablement changé et les experts utilisent surtout des machines pour prêter attention à plusieurs variables. Le polygraphe analogique, par exemple, permet de surveiller le rythme respiratoire, le pouls, la pression sanguine ainsi que la transpiration. Pour cela, on fixe des capteurs sur les doigts, les bras et le corps du suspect.

Si ce type de machines a vu le jour vers le début du XXᵉ siècle, la technologie a évolué. Plusieurs entreprises technologiques au niveau mondial travaillent dans le développement de systèmes polygraphiques plus précis que leurs prédécesseurs.

Les micromouvements sur le visage trahissent souvent le menteur

Le professeur Yael Hanein et le professeur Dino Levy dirigent une équipe de l’Université de Tel-Aviv (Italie). Le groupe a développé une nouvelle technique pour déceler les mensonges. D’après les deux scientifiques, il existe deux types de menteurs. Le premier bouge involontairement ses sourcils lorsqu’il ment. Pour le deuxième, c’est un mouvement, également involontaire, qui le distingue. Il s’agit d’un mouvement presque imperceptible des lèvres, là où celles-ci rencontrent les joues.

Pour ce faire, les chercheurs posent des électrodes sur la partie gauche du sujet. Ensuite, c’est un logiciel avec son algorithme qui se charge d’interpréter les données reçues. Les développeurs estiment que le logiciel dispose d’une précision de 73 %. Toutefois, ils travaillent encore afin d’améliorer ce ratio.

Les yeux sont-ils réellement le miroir de l’âme ?

L’entreprise Converus qui est basée à Utah exploite une tout autre méthode grâce à son système baptisé EyeDetect. Sa technologie se focalise sur les mouvements involontaires des yeux pour déceler les mensonges. D’ailleurs, EyeDetect peut tout à fait utiliser la webcam d’un ordinateur portable pour réaliser son travail.

Durant l’interrogatoire, le sujet doit répondre à des questions du genre vrai ou faux, ou oui ou non. Le résultat de l’analyse est disponible au bout de cinq minutes, tandis que sa précision est de 86 à 88 %.

Ces technologies de détection de mensonges sont utilisées dans différentes affaires juridiques. Pourtant, Chirstopher Burgess, un ancien officier de la CIA, prévient que c’est un instrument qui ne devrait servir qu’aux interrogatoires. Autrement dit, ce n’est en aucun cas une alternative aux preuves pour vérifier la culpabilité d’un suspect.

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