Il y a plus d’une décennie, les scientifiques ont découvert du méthane s’échappant du cratère de Gale, sur Mars. Depuis, ils cherchent à identifier la source du méthane martien. Jusqu’à aujourd’hui, le mystère n’est pas encore résolu. Toutefois, une équipe de chercheurs de l’université de Newcastle (Royaume-Uni) vient de faire progresser la recherche à travers les résultats d’une étude.
Notons que, dans certains cas, la présence du méthane indique celle d’une activité biologique.
Cependant, il se peut également que le méthane soit abiotique. Des hypothèses ont déjà été émises concernant la source du méthane martien. Les résultats de la nouvelle étude ont permis d’écarter certaines d’entre elles.
L’équipe a bénéficié du soutien de la mission Mars Science Laboratory de la NASA et de l’Agence spatiale canadienne.
2,8 kg de méthane par jour martien
L’équipe a établi une estimation précise du niveau de méthane dans l’atmosphère martienne. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé les données obtenues grâce au satellite ExoMars Trace Gas Orbiter et au rover Curiosity. Initialement contradictoires, celles-ci sont désormais conciliées.
« Nous avons pu, pour la première fois, calculer un seul chiffre pour le taux d’infiltration de méthane au cratère de Gale sur Mars qui est équivalent à une moyenne de 2,8 kg par jour martien », a déclaré John Moores, l’auteur principal de l’étude.
« Nous avons pu résoudre ces différences en montrant que les concentrations de méthane étaient beaucoup plus faibles dans l’atmosphère le jour et beaucoup plus élevées près de la surface de la planète la nuit, à mesure que le transfert de chaleur diminuait ».
Des sources envisageables
Parmi les hypothèses avancées concernant la nature de la source du méthane martien, il y a celle de la libération, par l’érosion due aux vents, de méthane piégé dans des inclusions fluides dans les basaltes.
Néanmoins, d’après Jon Telling, géochimiste et co autour de la nouvelle étude, ce scénario serait très peu probable. « Nous avons pu estimer ces taux d’érosion et notre conclusion est qu’il est très peu probable que ce phénomène soit la source du méthane détecté sur la planète rouge », a-t-il précisé.
Selon l’équipe, il existe d’autres sources envisageables, comme « des réactions eau-roches ou des matériaux en décomposition contenant du méthane. »
Les résultats de l’étude ont été publiés dans Geophysical Research Letters.