Mercredi 16 septembre dernier, les autorités dans la partie ouest de l’Allemagne ont suspendu 29 policiers pour avoir partagé du contenu correspondant à de la propagande d’extrême droite dans plusieurs groupes WhatsApp. Un haut responsable de la sécurité a même déclaré que cela faisait plusieurs années que certains de ces groupes de discussion étaient actifs.
Au cours de l’enquête, plus d’une trentaine d’endroits situés dans la zone industrielle de Ruhr, incluant des postes de police et des appartements privés, ont été fouillés. Selon le ministre de l’Intérieur de l’État de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Herbert Reul, les partages comprenaient « les agitations néonazies, racistes et anti-réfugiés les plus répugnantes et les plus ignobles ».

Parmi les images offensantes découvertes, il y avait entre autres des photos d’Adolf Hitler et de croix gammées.
Une des images représentait un réfugié qui se trouvait dans une chambre à gaz d’un camp de concentration, une autre se moquait des Noirs qui se faisaient tirer dessus.
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Une affaire qui met la police dans une position compromettante
D’après Reul, au moins cinq groupes WhatsApp utilisés en grande partie par des officiers de police ont servi à partager le contenu offensant. Parmi ces groupes, un a été créé en 2012 tandis que celui qui contenait le plus d’images datait de 2015.
Reul a aussi indiqué que la plupart des policiers impliqués dans cette affaire avaient déjà travaillé dans un même commissariat de police qui se trouve à Müllheim an der Ruhr. Le ministre a ajouté que certaines questions « désagréables » devaient être posées pour savoir qui étaient au courant de l’existence de ces groupes et pourquoi cela a été toléré pendant des années..
Ces dernières années, les hauts responsables du pays mettaient en garde contre les menaces de violence de l’extrême droite qui devenaient de plus en plus pressantes. Le fait que l’on ait découvert des officiers suivant l’idéologie néonazie amène ainsi à s’interroger sur la véritable position des forces de police, d’autant plus que le matériel offensant a déjà circulé pendant plusieurs années avant d’être découvert.
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Les responsables de la sécurité fédérale s’expriment
L’affaire a suscité la réaction de nombreuses personnes haut placées. Le Parti vert allemand, opposant au pouvoir, a par exemple demandé un contrôle national de l’extrémisme au sein des forces de l’ordre.
Pour répondre aux commentaires sur l’implication des forces de police dans l’affaire, Steve Alter, porte-parole de Horst Seehofer, le haut responsable de la sécurité fédérale allemande, a averti contre des « allégations généralisées incluant l’ensemble de la police allemande qui compte jusqu’à 300 000 agents ».
Horst Seehofer lui-même aurait d’ailleurs indiqué auparavant qu’il n’y avait aucun problème structurel au sein de la police lorsqu’il a été questionné sur l’existence d’un profilage racial.
Dans tous les cas, il s’avère que ce n’est pas la première fois que ce genre d’incident se passe au niveau de la police allemande. Ces dernières années, des officiers et des recrues ont également été découverts en train de discuter dans des groupes similaires contenant du contenu d’extrême droite.