En Chine, un cimetière vieux de 2500 ans livre ses secrets sur un ancien usage du cannabis

Si aujourd’hui, la consommation de cannabis est devenue une pratique récréative, voire médicale, qui n’étonne plus grand monde, il y a 2500 ans, les effets psychoactifs de cette substance auraient déjà été exploités par les Sogdians, un ancien peuple vivant dans les montagnes de l’ouest de la  Chine, dans le cadre de rituels funéraires.

Ces usages du chanvre ont été mis en lumière par une équipe d’archéologues chinois de l’Académie des sciences de Pékin, dans le cadre de fouilles effectuées dans le cimetière de Jirzankal, situé à 3000 mètres d’altitude.

Crédits Pixabay

Cette étude fait partie d’une plus grande visée scientifique consistant à comprendre la propagation de cette plante, notamment en empruntant ce qu’on connaît communément aujourd’hui comme étant la fameuse “Route de la Soie”.

Des plantes à teneur en THC naturellement élevée

Selon une étude réalisée sur le pollen de la plante, le cannabis sauvage a évolué en Asie centrale, plus précisément sur le plateau tibétain oriental. Cette plante était bien moins riche en THC (tétrahydrocannabinol) – le principe psychotrope qui est à l’origine de ses effets – que les variétés actuellement produites.

Elle a ensuite été cultivée par les agriculteurs locaux pour en tirer de l’huile et des fibres pouvant servir à fabrication de cordes ou de papiers. On est donc bien loin de l’utilisation qu’on lui connaît actuellement.

Toutefois, la teneur en THC des traces trouvées par les scientifiques dans le cimetière de Jirkanzal est bien supérieure à ce que pouvaient contenir les variétés sauvages de la plante. Ce qui explique d’ailleurs son utilisation dans le cadre de ces rituels funéraires, selon les chercheurs.

Du cannabis à usage multiple qui a fait du chemin depuis

Selon les scientifiques, cette richesse en THC est à attribuer à la situation élevée de l’environnement dans lequel les plantes ont évolué. En effet, l’altitude aurait contribué à stresser la plante, qui au final a produit du THC à une teneur plus importante que pour ses congénères.

Les Sogdians, surtout les élites, auraient ainsi utilisé la plante pour ses vertus sur l’esprit afin de mieux s’imprégner des textes sacrés, lors de rituels funéraires.

Toutefois, une autre théorie suggère que l’odeur de la plante brûlée aurait simplement été utilisée pour masquer les relents des cadavres du cimetière.

Quoi qu’il en soit, les preuves d’une utilisation du cannabis, la plus vieille documentée jusqu’à ce jour d’ailleurs, sont bien là. Et depuis l’Asie centrale, la plante a emprunté la “Route de la Soie” pour se répandre dans des contrées de plus en plus éloignées.

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