Ces dernières années, le commerce du sexe a connu une hausse importante en Espagne. Le pays figure maintenant en tête de liste des pays européens en ce qui concerne la prostitution. A l’heure actuelle, on compte environ 5 000 femmes travaillant dans le domaine et dont la majorité viennent de pays étrangers.
A cause du développement fulgurant du commerce du sexe, certaines associations pensent que la régulation de ce domaine demeure la meilleure option afin de mieux gérer la situation. Récemment, le Tribunal Suprême espagnol a accordé aux professionnelles de la prostitution le droit de mettre en place un syndicat pour défendre leurs droits. Il s’agit de l’Otras ou Organisation des Travailleuses du Sexe.
Notons qu’en 2018, un autre tribunal avait refusé ce même droit aux travailleuses du sexe espagnoles.
Toutes les travailleuses du sexe ne sont pas concernées
En Espagne, la prostitution est un métier situé entre la légalité et l’illégalité. Ce nouveau verdict va en quelque sorte permettre d’officialiser cette profession qui ne cesse de gagner en ampleur dans le pays.
Cependant, les juges ont décidé de n’octroyer le droit syndical qu’aux travailleuses du sexe qui travaillent pour leur propre compte, et ce afin d’exclure les femmes qui sont victimes du trafic sexuel. Beaucoup de prostituées seraient en effet impliquées dans cette nouvelle forme d’esclavage. Officieusement, 80 % des travailleuses du sexe sont victimes de trafic sexuel en Espagne.
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Désapprobation du gouvernement
Malgré la décision du Tribunal Suprême, le gouvernement de gauche veut maintenir sa position vis-à-vis de la prostitution en Espagne. La Ministre de l’Egalité, Irene Montero, a déclaré que l’exécutif voulait toujours poursuivre sa lutte contre le proxénétisme.
Le but du gouvernement serait ainsi d’apporter une modification dans le code pénal pour que les propriétaires de clubs employant des prostituées puissent être punis. En 2019, le gouvernement avait déjà tenté une action qui consistait à donner une amende aux clients qui avaient recours aux travailleuses du sexe. Toutefois, le projet est resté jusqu’à présent sans suite.