Encore plus de débris spatiaux en orbite après l’explosion d’un vieux moteur de fusée russe

La situation des débris spatiaux vient encore de s’aggraver. D’après un tweet publié par l’U.S Space Force le 3 mai dernier, un objet en orbite aurait explosé le 15 avril et créé un nouveau nuage de débris. Maintenant, 16 pièces de débris éjectées au cours de l’événement sont suivies de près.

L’objet qui a éclaté était répertorié sous le numéro #32398, et selon les informations, il proviendrait d’un remorqueur spatial qui a participé à la mise en orbite des satellites russes GLONASS en 2007. D’après l’astrophysicien et pisteur de satellite Jonathan McDowell, ces satellites GLONASS, la version russe du GPS, ont été envoyés dans l’espace à l’aide d’une fusée Proton. L’étage supérieur de cette dernière possède 2 petits moteurs dénommés moteurs de tassement, et c’est l’un d’eux qui vient d’exploser.

Débris spatiaux
Crédits 123RF.com

Les moteurs de tassement servent à accélérer un petit peu l’étage d’une fusée pour permettre au carburant de « se tasser » au fond du réservoir. Cela permet au moteur principal de redémarrer en microgravité.

Les moteurs de tassement des fusées Proton

D’après McDowell, les moteurs de tassement de la fusée Proton sont connus sous le nom de moteurs SOZ. Il y en aurait 64 actuellement en orbite autour de la Terre.

L’astrophysicien explique que les moteurs SOZ n’utilisent pas tout leur carburant lorsqu’ils s’allument. Et malheureusement, ils ont tendance à exploser des années ou même des décennies après leur utilisation, et cela laisse des débris sur une orbite hautement elliptique. McDowell a indiqué que jusqu’ici, au moins 54 de ces moteurs SOZ ont déjà explosé.

En ce qui concerne le moteur qui vient d’éclater, il était sur une orbite hautement elliptique. Sa distance minimale par rapport à la Terre était de 388 km tandis que la distance maximale était de 19 074 km. Il faudra du temps avant que les débris ne rentrent dans l’atmosphère.

Un problème croissant

Les débris spatiaux représentent aujourd’hui un grand problème pour les opérateurs de satellites et les agences spatiales. D’après l’ESA, environ 36 500 pièces de débris ayant au moins une largeur de 10 cm se trouveraient actuellement en orbite autour de notre planète. En plus de cela, il y aurait également près d’un million d’objets avec un diamètre compris entre 1 et 10 cm.

Ces nombres ne cessent d’augmenter avec les lancements qui se succèdent, mais aussi les expériences qui tournent mal. En novembre 2021 par exemple, la Russie a procédé à un test antisatellite qui a été par la suite condamné par de nombreuses entités. Le pays avait lancé un missile pour détruire un de ses satellites hors service, et cela a provoqué la formation d’un champ de débris près de l’orbite de la Station Spatiale Internationale. Cette dernière a dû effectuer une manœuvre afin d’éviter d’éventuels impacts.

SOURCE: Space.com

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.