Environ 50% des gens seraient des pervers sexuels, et vous ?

Christian Joyal travaille comme psychologue à l’Université du Québec et il s’intéresse depuis plusieurs années aux pervers sexuels, et donc à la paraphilie. Il a récemment mené une étude avec une équipe de chercheurs pour déterminer l’étendue des dégâts. Ses conclusions sont éloquentes, près de la moitié des personnes sondées sont des pervers en puissance.

La paraphilie désigne toutes les pratiques sexuelles sortant de l’ordinaire. Friedrich Salomon Krauss a été le premier à utiliser ce terme mais c’est surtout John Money, un sexologue néo-zélandais, qui l’a popularisé.

Pervers sexuel
Beaucoup de gens sont en réalité des pervers sexuels.

Il est d’ailleurs important de noter que les jeux sexuels ne font pas forcément de la liste des perversions sexuelles. En réalité, le DSM évoque huit paraphilies distinctes.

Il existe huit perversions sexuelles distinctes selon le DSM

L’exhibitionnisme, pour commencer, regroupe toutes les personnes qui ont désespérément besoin de montrer leurs parties génitales à d’autres gens pour ressentir de l’excitation. De montrer leurs parties, ou carrément d’avoir une relation sexuelle en public.

Le voyeurisme, lui, renvoie vers ce besoin impétueux qui consiste à observer un individu nu ou en train d’avoir des rapports sexuels à son insu. Généralement, les voyeurs et les exhibitionnistes s’entendent assez bien.

Ensuite, on trouve le fétichisme sexuel qui désigne toutes les personnes s’appuyant sur des objets inanimés pour s’exciter. Dans cette catégorie, on classe aussi les gens qui fantasment sur une partie spécifique du corps, comme les pieds ou encore les jambes.

Toujours sur la liste des perversions sexuelles, on peut aussi citer le frotteurisme. Le terme parle de lui-même, il fait allusion à ces personnes qui passent leur temps à se frotter contre d’autres personnes dans le métro ou les transports en commun.

Le sadisme et le masochisme sexuels sont assez liés eux aussi. Les premiers aiment faire souffrir leurs partenaires, les seconds qu’on leur fasse mal. Ils sont donc aussi faits pour s’entendre.

Autre cas de figure très répandu, le travestissement fétichiste qui consiste à éprouver de l’attirante dans le fait de porter des vêtements du sexe opposé. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les travestis ne sont pas tous homosexuels refoulés, loin de là.

La dernière catégorie, enfin, regroupe les pédophiles et donc les personnes éprouvant une attirance malsaine pour les enfants.

50% des personnes sondées présentent un intérêt pour des perversions

Alors bien sûr, derrière, il y a différents degrés et tous les fétichistes ne passent pas forcément leur temps à lécher les talons aiguilles de leurs collègues de bureau ou à manger les ongles de pieds de leur compagne.

En outre, si la paraphilie touche souvent les hommes, il arrive aussi que les femmes soient concernées et c’est précisément ce que révèle l’étude de Christian Joyal.

Cette étude s’est déroulée au Québec uniquement et sur un échantillon de 1 040 personnes. Les membres de l’équipe du professeur Joyal ont contacté par téléphone ces personnes pour les soumettre à un questionnaire portant sur leur vie sexuelle et leurs fantasmes.

Ils ont alors constaté que la moitié des personnes sondées présentaient les caractéristiques d’un pervers sexuel. En outre, il y aurait aussi un lien entre un intérêt pour la soumission sexuelle et pour d’autres paraphilies. En règle général, les masochistes ont effectivement tendance à devenir des voyeurs ou des exhibitionnistes.

De toutes les perversités sexuelles, c’est cependant le voyeurisme qui est le plus répandu puisqu’il touche environ 35% des hommes et des femmes. Le frottisme touche pour sa part 26% des sondés, contre 20% pour le fétichisme et 19% pour le masochisme.

Sans surprise, aucune des personnes sondées n’a évoqué d’attirance pour les enfants.

Les québécois seraient-ils tous des pervers ? Non, bien sûr que non et même si cette étude a uniquement porté sur la population du pays, ces chiffres seraient sans doute valables pour la France et le reste du monde. Il faut croire que Freud n’avait pas complètement tort lorsqu’il qualifiait l’enfant (et l’individu) de pervers polymorphe.

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