Les éruptions du Fagradalsfjall remettent en question nos connaissances des volcans

L’éruption de Fagradalsfjall a révélé de nouvelles informations modifiant les connaissances acquises sur le fonctionnement des volcans. Il s’agit d’un volcan de type tuya, formé à la dernière période glaciaire sur la péninsule de Reykjanes, à environ 40 km de Reykjavik, en Islande.

Une éruption

Matthew Jackson, Spécialiste des sciences de la Terre de l’université de Californie à Santa Barbara, et ses collègues ont prélevé des échantillons de magma provenant de ce volcan. Étonnamment, leur analyse a montré un processus plutôt actif. L’étude a été publiée dans la revue Nature.

Ils ont pu prélever des échantillons de lave

Les 60 000 séismes survenus dans la péninsule pendant des semaines ont tenu en haleine la plupart de la population islandaise. Une lave a ensuite jailli, se répandant du trou dans le sol de la région relativement vide de Geldingadalur. L’éruption qui s’est produite n’est pas tout à fait due au réveil du mont Fagradalsfjall. Il s’agit plutôt d’une petite éruption fissurale dans les basses terres du sud-ouest de l’Islande.

Cet événement a attiré de nombreux scientifiques et de visiteurs qui voulaient voir la formation de la nouvelle section de la croûte terrestre. Dès le début, les scientifiques ont pu s’en rapprocher un peu plus pour prélever des échantillons de lave en continu. Cela a pu se faire grâce à la lenteur de l’écoulement de la lave ainsi que le soufflement impétueux des vents, balayant les gaz nocifs.

Sous la direction de Sæmundur Halldórsson, de l’université d’Islande, les géologues ont voulu connaître la profondeur où cette lave a pris naissance, où était-elle était stockée avant l’éruption, et ce qui se passait dans le réservoir avant et pendant l’éruption.

Des changements anormaux, brutaux et extrêmes

Selon le modèle communément établi, une chambre magmatique se remplit lentement au fil du temps, et le magma se mélange. Il se draine ensuite lors de l’éruption. Il est donc peu probable que des changements importants surviennent dans sa composition chimique lorsqu’il s’écoule de la terre. Cependant, l’équipe a constaté des taux de changement très élevés en Islande pour les indicateurs chimiques clés.

Cette fluctuation serait le résultat des lots successifs de magma s’écoulant dans la chambre depuis les profondeurs du manteau. Pendant les premières semaines, le magma qui s’était accumulé dans le réservoir était de type « appauvri ». En avril, les analyses ont montré que le magma présent dans la chambre était de type « enrichi » et de composition différente. En mai, le magma dominant la coulée était de type profond et enrichi. Ces changements rapides et extrêmes n’ont jamais pu être observés en temps quasi réel.

Néanmoins, Jackson a déclaré que ce phénomène n’est peut-être pas rare. Les chercheurs n’ont pas encore pu échantillonner les éruptions à un stade aussi précoce. Aussi, on ne sait pas encore dans quelle mesure ce phénomène est représentatif d’autres volcans ni quel rôle il joue dans le déclenchement d’une éruption.

SOURCE : SCITECHDAILY

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.