Et si des fragments de Venus avaient atterri sur la Lune ?

Vénus est une planète dont l’atmosphère ressemblait assez à celui de la Terre il y a bien longtemps. En effet, la surface vénusienne était autrefois constituée d’océans liquides, remplissant les cratères d’impact laissés par d’anciens astéroïdes, et la planète disposait d’une atmosphère à faible masse.

Les débris occasionnés par ces impacts pourraient avoir permis le transfert de différents fragments de Vénus vers la Lune, selon les chercheurs.

Photo d’Oleg Gamulinskiy. Crédits Pixabay

Selon une nouvelle recherche réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université de Yale, des matériaux vénusiens compléteraient en effet aujourd’hui la surface lunaire. Pour étayer cette conclusion, ils se basent sur la proximité entre Vénus et le binôme Terre-Lune et sur les caractéristiques de l’ancienne atmosphère de Vénus.

D’après les résultats de leurs travaux, publiés dans le Planetary Science Journal, les impacts de comètes et d’astéroïdes sur Vénus auraient envoyé en orbite jusqu’à 10 milliards de roches. La trajectoire de ces dernières aurait pu croiser l’orbite de la Terre et celle de la Lune. Ce qui fait que des morceaux de Vénus auraient peut-être fini par s’y retrouver.

L’ancienne atmosphère de Vénus aurait pu laisser s’échapper des débris d’impact

Selon Gregory Laughlin et Samuel Cabot chercheurs à l’Université de Yale, les roches et débris créés par les chocs d’astéroïdes auraient été projetés vers la surface lunaire et terrestre, sous la forme de météorites vénusiennes.

En effectuant leurs recherches, les professeurs Laughlin et Cabot ont trouvé que des impacts catastrophiques de ce genre n’auraient pu se produire qu’il y a une centaine de millions voire quelques milliards d’années plus tôt.

En effet, de nos jours, l’atmosphère vénusienne est devenue si épaisse qu’il est impossible pour un impact de comète ou d’astéroïde de créer des débris de roche qui vont se retrouver dans l’espace après avoir été éjectés.

Justement, Vénus aurait eu une atmosphère similaire à l’atmosphère terrestre il y a de cela 700 millions d’années, son climat actuel et l’état de son atmosphère étant les conséquences d’un effet de serre important.

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Une théorie qui attend encore d’être prouvée

Le fait est qu’en raison de l’activité géologique importante sur Terre, la présence de matériaux vénusiens peut être difficilement prouvée. Cependant, ce n’est pas le cas de la Lune, dont la quasi-absence d’atmosphère serait propice au captage et à la conservation de tels fragments.

Pour les chercheurs, les orbites de la Terre et de Vénus étant assez rapprochées, des roches projetées depuis Vénus il y a bien longtemps auraient tendance à se rapprocher de notre planète. Et comme la gravité de la Lune est moins importante, les astéroïdes vénusiens qui se sont retrouvés sur son chemin auraient fini par y atterrir.

Reste que cette théorie doit être prouvée. Cabot et Laughlin pensent d’ailleurs que si l’on disposait d’échantillons anciens de roches vénusiennes, l’analyse des rapports d’éléments et des isotopes spécifiques permettrait de déterminer si ce qu’ils suggèrent tient bien la route.

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