
Etats-Unis : l’âge légal pour acheter du tabac et des cigarettes électroniques va bientôt passer de 18 à 21 ans
L’épidémie liée au vaping, ou plutôt à des substances utilisées dans certaines huiles de contrebande, continue de faire des remous aux États-Unis. Pour rappel, depuis quelques mois, des problèmes de lésions pulmonaires ont sévi dans le pays, touchant plusieurs milliers de vapoteurs et faisant une quarantaine de morts.
C’est ainsi que le pays a décidé de prendre des mesures drastiques dans l’espoir d’endiguer le fléau. Le Congrès américain a voté ce mardi 17 décembre une loi qui fait passer l’âge minimum pour acheter du tabac de 18 à 21 ans dans tout le pays.

Il a été annoncé que la loi n’entrera en vigueur que l’année prochaine, probablement dans neuf mois, le temps de préparer et publier les décrets d’application concernant les sanctions appliquées sur les magasins qui continuent de vendre leurs produits aux mineurs.
Lutter contre le vapotage dans les collèges et lycées
Depuis que l’épidémie sus-citée sévit sur le territoire américain, les autorités ne cessent de faire des pieds et des mains pour essayer de sensibiliser les jeunes sur le danger que représentent les e-cig.
En vain, car la cigarette électronique est aujourd’hui très populaire dans les collèges et lycées américains. Une enquête annuelle menée par le gouvernement révèle que 27,5 % des lycéens de terminal ont vapoté de façon régulière en 2019 contre « seulement » 11,3 % en 2016.
En remontant l’âge minimum autorisé pour fumer, les autorités espèrent que cela va faire baisser le nombre d’utilisateurs d’e-cigarettes chez les adolescents américains.
Un projet de loi déjà au cœur des polémiques
Au début, l’idée c’était d’interdire définitivement la commercialisation des cigarettes électroniques sur le territoire américain. À la place, les anti-e-cig ont dû se contenter de ce fameux projet de loi, un projet qui, selon les autorités américaines, pourrait au moins aider à réduire le nombre de jeunes qui fument.
Le projet peut en tout cas compter sur le soutien du président Trump, et contre toute attente, sur celui des principaux acteurs de l’e-cig qui ont accepté de faire des compromis.
C’est le cas de Juul, leader des cigarettes électroniques, qui a arrêté de commercialiser des e-liquides aromatisés aux États-Unis suite à l’épidémie de cet été. L’entreprise a par ailleurs exprimé son appui pour le projet de loi.
Du côté des militants anti-tabac et anti-vapotage, les réactions sont plus tranchées et ces derniers estiment ainsi que ce projet de loi est tout simplement scandaleux. À leurs yeux, ce n’est pas en remontant l’âge légal pour fumer que les autorités vont empêcher les jeunes de le faire. De leur point de vue, la solution est d’interdire la commercialisation des produits incriminés.
Les militants accusent également les industriels d’hypocrisie : « Juul et Altria [géant du tabac] se sont saisis de la question des 21 ans pour leurs propres raisons infâmes, pour dissimuler leur bataille contre l’interdiction des e-cigarettes aromatisées », s’est insurgé Matthew Myers, président de l’organisation Campaign for Tobacco-Free Kids.
L’affaire n’est donc pas prête de se tasser, et l’e-cig va sûrement continuer de faire parler dans les prochains mois.