L’étrange extinction massive qui a tué 70 % des requins

La population des requins s’est mystérieusement effondrée il y a 19 millions d’années. Des chercheurs américains apportent des éléments de réponse sur cette extinction massive.

Les requins et leurs ancêtres peuplent les océans du globe depuis 450 millions d’années. Ces poissons cartilagineux constituent une forme de vie avec une incroyable résistance. Ils ont subi de nombreux événements ayant menacé leur existence. Cela ne les a pas empêchés aujourd’hui de figurer parmi les plus grands prédateurs du monde océanique. Les résultats d’une étude récemment publiée dans le journal Science révèlent un nouveau chapitre dans l’histoire de ces prédateurs marins.

Photo d’Andrea Bohl – Pixabay.com

Un épisode au cours duquel leur population a été dévastée à l’échelle mondiale. La découverte est à créditer à une équipe de l’université de Yale et du College of the Atlantic de Bar Harbor avec l’océanographe Elizabeth Sibert à sa tête.

Les scientifiques ont analysé des écailles de requin prélevées dans des échantillons du plancher océanique du Pacifique Nord et Sud. À noter que les fonds marins comportent des sédiments pouvant remonter jusqu’à 40 millions d’années.

70 % des requins de haute mer décimés

Les chercheurs ont observé une période de stabilité relative de la population des requins, jusqu’à il y a environ 19 millions d’années. Les données de recherche indiquent un changement soudain et généralisé. L’étrange phénomène aurait conduit à l’extinction d’environ 70 % des requins. Ce qui est deux fois plus que les ravages de l’impact de l’astéroïde Chicxulub, ayant conduit à la disparition des dinosaures il y a près de 66 millions d’années. De plus, cette extinction de masse aurait particulièrement ciblé les spécimens vivants en haute mer que la population des régions côtières.

« Ces analyses suggèrent un événement d’extinction majeur au début du Miocène, ayant décimé environ 90 % des requins de haute mer. Soit un taux environ deux fois supérieur à celui que les requins avaient connu il y a 66 millions d’années lors de l’extinction du Crétacé-Paléogène, responsable de la disparition des dinosaures », a expliqué l’océanographe de l’université de Yale.

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Un changement du potentiel de conservation ?

La cause de la disparition massive demeure un mystère. Le phénomène s’est produit dans ce qui aurait été une période relativement stable de l’histoire de notre planète. Les écosystèmes étaient sujets à peu de transformation et de catastrophes d’envergure telles que l’impact d’un astéroïde.

Toute la communauté scientifique ne soutient pas cependant cette théorie d’extinction massive. « Le changement dans l’abondance et la diversité des denticules de requin pourrait être lié à un changement dans le type de denticule. Cela signifie que les preuves fossiles pourraient refléter un changement dans le potentiel de conservation des restes de requins plutôt qu’un événement d’extinction », pense Charles Underwood de l’université de Londres. Le chercheur a d’ailleurs souligné l’insuffisance de données sur les écailles.

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