Cette étude que nous descendons tous d’organismes marins

Des chercheurs de l’Université de Californie Santa Cruz ont mené une étude sur des portions non codantes de l’ADN. Ils se sont focalisés sur les introns qui sont particulièrement présents dans les génomes des êtres vivants terrestres et maritimes. Le but de la recherche a été de comprendre les origines des introns et les modifications qu’ils pourraient apporter aux gènes qui gouvernent certains caractères humains.

ADN

Les introns sont des portions d’ADN qui facilitent l’épissage, et permettent à un gène de coder plusieurs transcrits pour accomplir de nombreuses fonctions cellulaires complexes. D’après les observations des scientifiques, ces morceaux du génome seraient issus d’organismes marins datant d’il y a des millions d’années.

Russell Corbett-Detig, professeur de génie biomoléculaire, a été l’un des principaux auteurs de l’étude. Les résultats des recherches ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Les introns influent grandement leurs gènes hôte

Les introns exercent un effet neutre et parfois négatif sur les espèces dans lesquelles ils existent, car les erreurs d’épissage peuvent endommager leurs gènes hôtes. Ces cas d’épissage manqués sont responsables de certains cancers. De plus, au sein du génome, les introneurs agissent comme des parasites puisqu’ils ne cherchent qu’à se répliquer.

Comme l’épissage se fait en dehors de l’ADN, ils ont évolué pour avoir moins d’influence sur la valeur adaptative du gène hôte. Par ailleurs, les introns agissent également sur l’expression des gènes. Les biologistes ont remarqué que les gènes avec des introneurs sont activés moins souvent pour effectuer des fonctions dans le corps.

« Les introneurs veulent seulement se reproduire, et la seule raison pour laquelle ils ne veulent pas tuer leur hôte, c’est parce que cela les tue. »

Landen Gozashti, étudiant diplômé à l’Université Harvard

Tous les êtres vivants auraient des introneurs d’origine marine

Les biologistes ont remarqué que les êtres vivants marins ont de plus grandes probabilités d’avoir des introneurs que les espèces terrestres. Selon les experts, ce phénomène s’expliquerait par le transfert horizontal, où les gènes migrent d’une espèce à une autre. Le phénomène se produit plus habituellement dans les milieux marins.

Les introneurs peuvent transiter ainsi en raison de leur appartenance à une classe d’éléments génomiques nommée éléments transposables. Considérant le fait que toutes les espèces sont issues d’organismes marins, il se pourrait que les espèces terrestres y aient hérité leurs introns. Par ailleurs, une quantité plus élevée d’introneurs a été relevée chez les espèces fongiques, connues pour posséder des taux plus élevés de transfert horizontal de gènes.

« Nous avons tous des ancêtres d’origines marines. Il est donc très probable que nos introns soient issus des environnements marins. »

Russell Corbett-Detig, professeur agrégé de génie biomoléculaire

SOURCE : PHYSS.ORG

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