Facebook : Berlin part en guerre contre les fausses informations

Facebook se trouve dans le collimateur de Berlin. L’État allemand souhaite en effet durcir la loi contre les fausses informations et contre les discours de haine. Les autres réseaux sociaux sont également visés.

Les prochaines élections législatives allemandes se dérouleront dans neuf mois. Si l’on en croit les derniers sondages, alors le parti d’extrême droite pourrait réaliser une percée. Les responsables politiques du pays estiment que les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux pourraient amplifier le phénomène.

Facebook Fact Checking
Berlin a visiblement une dent contre Facebook.

Volker Krauder, un responsable du CDU, a ainsi déclaré qu’il était indispensable de prendre des mesures adaptées afin de limiter autant que possible la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux.

L’Allemagne s’inquiète de l’impact des fausses informations sur les réseaux sociaux

Il a d’ailleurs une idée assez nette de la manière dont il faut procéder. Cette loi prévoit la mise en place d’un certain nombre de dispositifs. Les réseaux sociaux devront notamment mettre en place des bureaux afin de recueillir les plaintes de personnes visées par des messages de haine et être capables de les supprimer dans un délai maximum de 24 heures.

Afin de contraindre les géants du secteur à obtempérer, Volker Krauder évoque la mise en place de sanctions financières. Thomas Oppermann, le président du groupe social-démocrate au Bundestag, a profité d’une entrevue menée par le Der Spiegel pour revenir sur ce point.

Il a lui aussi parlé de ces sanctions financières, en évoquant la mise en place d’une amende de 500 000 €.

L’homme estime en effet que Facebook aurait dû mettre en place un bureau de ce type depuis longtemps afin de venir en aide aux utilisateurs visés par des campagnes calomnieuses. D’après lui, l’entreprise a trop tardé pour agir et c’est donc pour cette raison qu’il est important de légiférer sur ce point.

Heiko Maas, le ministre de la Justice, a encore été plus loin dans une entrevue menée par le quotidien Süddeutsche Zeitung. Il a effectivement déclaré que le gouvernement suivait de près les agissements de Facebook et qu’il envisageait de prendre des mesures urgentes si l’entreprise ne fait pas le nécessaire. Cette loi en serait une.

Une loi pour forcer les entreprises à agir

En attendant, Facebook semble avoir pris les devants. Le réseau social a effectivement déployé un nouvel outil en fin de semaine dernière afin de limiter la diffusion de fausses informations. Désormais, les utilisateurs vont avoir la possibilité de signaler les fausses actualités en cliquant sur le bouton situé dans le coin supérieur droit d’une publication.

Ensuite, ces signalements seront étudiés par des organismes de presse spécialisés dans le fact-checking comme ABC News, AP Snopes ou même le Wasshington Post Fact Checker. Si l’actualité est identifiée comme une fausse actualité, alors un avertissement apparaîtra sur la publication pour le signaler, un avertissement contenant un lien renvoyant vers le site de l’organisme qui a étudié la demande.

Côté algorithme, Facebook va aussi mettre en place une nouvelle variable s’appuyant sur le taux de partage d’un article après sa lecture. L’entreprise pense en effet que cela lui permettra d’identifier plus facilement les spams et les clickbaits. Le problème cependant, c’est que ces mesures n’incluent pas la suppression des publications incriminées.

Elles risquent donc de ne pas se montrer suffisantes pour Berlin.

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