Facebook exclut les vidéos « deepfakes » de sa plateforme

Le mois dernier, la vice-présidente de la gestion des politiques mondiales de Facebook, Monika Bickert a annoncé la mise en place d’une directive plus stricte sur les vidéos manipulées. Il s’agit essentiellement des contenus multimédias appelés « deepfakes ». Ce genre de vidéos utilise l’Intelligence Artificielle (IA) pour manipuler et/ou synthétiser les visages humains.

Les vidéos « deepfakes » peuvent également changer les propos d’une personnalité pour induire en erreur les internautes. L’utilisation de l’IA permet de mélanger, de remplacer ou de superposer un contenu multimédia pour qu’il paraisse authentique alors qu’il a été modifié.

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Cette nouvelle directive ne concerne pas cependant les contenus parodiques et satiriques. Elle ne s’applique pas non plus aux vidéos qui ont omis ou modifié l’ordre des mots et des phrases.

Des manipulations plus subtiles pour les élections américaines

Cette nouvelle politique controversée laisse donc une marge de manœuvre pour les politiciens et les influenceurs d’opinion. La vidéo manipulée de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi en est d’ailleurs une preuve. Le contenu, devenu viral sur Facebook en 2019, montre cette personnalité politique ivre à cause du ralentissement audio.

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La nouvelle directive ne s’applique pas non plus à celle de Mark Zuckerberg sur laquelle le PDG de Facebook parlait comme une personne excessivement ambitieuse. Il se pourrait donc que cette mesure annoncée par Bickert joue un rôle tacite lors des campagnes présidentielles.

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Bien que le contenu publicitaire d’un annonceur puisse être mensonger, le réseau social pourrait éviter de le bannir pour appuyer la campagne de tel ou tel candidat. Le Comité de l’énergie et du commerce révèle notamment ce risque de désinformation liée à la nouvelle directive.

Facebook s’appuie sur les « fact-checkers »

Face aux nombreuses inquiétudes liées à la manipulation et à la tromperie à l’ère du numérique, le mercredi 8 janvier 2020, Pickers a fermement condamné les « deepfakes » et « cheapfakes ». Elle a également mis en avant le rôle des « fact-checkers » ou vérificateurs externes.

Facebook continuera en effet de supprimer les contenus qui transgressent les « standards de la communauté ». Les vérificateurs externes ont pour rôle d’étiqueter les vidéos manipulées afin de limiter leurs diffusions sur Internet.

Bien que Facebook dévoile sa position vis-à-vis des manipulations de contenu multimédia sur Internet, sa réelle motivation reste floue. Le réseau social veut-il vraiment prendre la place d’arbitre de la vérité ou s’agit-il d’un leurre pour cacher ses convictions politiques et financières ?

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