Facebook teste de nouveaux outils pour bloquer le contenu montrant des abus sexuels sur mineurs

Facebook n’arrête pas d’inquiéter les organismes de protection de l’enfance sur les contenus nuisibles qui se propagent sur sa plateforme. Et cette inquiétude est réellement fondée, d’après les informations que nous a récemment rapportées MailOnline.

Rien qu’en 2019, le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC), une organisation privée à but non lucratif qui s’occupe des enfants disparus et exploités a rapporté que Facebook avait propagé plus de contenus affichant des abus sexuels sur des enfants que toutes les autres plateformes numériques et 99% des rapports de contenus abusifs émanaient de la plateforme.

Crédits Pixabay

Une situation qui fut loin de s’arranger durant l’année fatidique de 2020, selon les propres chiffres dévoilés par l’entreprise.

13 millions d’images d’abus sexuels sur mineurs se sont propagées sur Facebook en deux mois

Peut-être par souci de transparence, ou pour faire son mea culpa, Facebook a déclaré collaborer avec le NCMEC pour comprendre comment et pourquoi les contenus d’abus sexuels sur mineurs se propagent à grande échelle sur sa plateforme principale et sur Instagram. Pour ce faire, le géant des médias sociaux aurait lui-même effectué une analyse des contenus portant sur l’exploitation illégale d’enfants en 2020 et les chiffres sont pour le moins choquants.

En effet, Facebook a déclaré avoir détecté au moins 13 millions d’images correspondant à cette recherche sur la période allant de juillet à septembre 2020 seulement. Soit un gigantesque bond de 31%, commente le NCMEC.

La majorité des auteurs de ces partages ne seraient pas malveillants, selon Facebook

Le responsable mondial de la sécurité chez Facebook, Antigone Davis, a déclaré dans un communiqué paru le mardi 23 février que « plus de 90% de ce contenu était identique ou visuellement similaire au contenu précédemment signalé. Et les copies de seulement six vidéos étaient responsables de plus de la moitié du contenu d’exploitation des enfants que nous avons signalé au cours de cette période ».

Apparemment, 150 comptes seraient à l’origine du partage de ces types de contenus mais Facebook affirme que 75% des auteurs de ces partages l’ont fait par indignation ou par mauvaise humeur et, donc, n’ont pas eu de pensées malveillantes. Mais une fois ce constat effectué, Facebook propose d’y remédier à travers la mise en place de trois outils.

Facebook teste trois outils pour lutter contre la propagation de ces contenus abusifs

Lesdits outils sont encore en phase d’expérimentation mais ils viseraient à réduire la recherche et le partage de contenus relatifs à l’exploitation d’enfants sur la plateforme numérique mais aussi sur Instagram. Concrètement, le premier outil ouvrirait une fenêtre contextuelle dès qu’il y a une recherche sur l’exploitation des enfants sur Facebook et Instagram.

Comme l’explique Davis, le pop-up proposera de l’aide à l’utilisateur ayant effectué la recherche pour contacter les organisations de déjudiciarisation des délinquants et lui partagera des informations sur les conséquences du visionnage de contenus illégaux.

Le deuxième outil se chargera d’informer les utilisateurs des méfaits qu’aura le partage de contenus sur l’exploitation des enfants et les avertira que cela transgresse les politiques de Facebook et qu’ils s’exposent à des poursuites judiciaires en cas de partage de ces contenus. Quant au troisième outil, il consiste à enjoindre l’utilisateur à supprimer le contenu ou à le classer et le signaler au NCMEC.

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Facebook deviendra intraitable avec les utilisateurs promouvant ces types de contenus

Par ailleurs, Facebook aurait également mis à jour ses politiques de sécurité des enfants et s’engagerait désormais à supprimer tous les profils, pages, groupes Facebook et comptes Instagram qui promeuvent ces contenus abusifs et partagent des « images d’enfants innocents avec des légendes, hashtags ou commentaires contenant des signes d’affection inappropriés sur les images des enfants représentés ».

Le responsable de la sécurité chez Facebook souligne ainsi que « l’utilisation de nos applications pour nuire aux enfants est odieuse et inacceptable. Nos efforts de pointe pour lutter contre l’exploitation des enfants se concentrent sur la prévention des abus, la détection et le signalement des contenus qui enfreignent nos politiques et la collaboration avec des experts et des autorités pour assurer la sécurité des enfants ».

Espérons que ça marche.  

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