Google laisse tomber son projet Dragonfly

Mardi 16 juillet, le vice-président de Google, Karan Bhatia a comparu devant la commission judiciaire du Sénat américain. Au cours de cette audience, Karan Bhatia a affirmé l’avortement du projet Dragonfly destiné au gouvernement chinois : « Nous avons mis fin au projet Dragonfly », a-t-il déclaré en réponse aux questions du sénateur républicain Josh Hawley concernant toute l’affaire.

Pour rappel, ce projet concernait un accord passé entre Google et la Chine pour le développement d’un moteur de recherche avec des fonctionnalités de censure. La situation avait semé le trouble au sein de la société, car la majorité des employés n’avaient pas été mis au courant, et  beaucoup se sont farouchement opposés au projet dès qu’ils en ont eu connaissance.

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Crédit photo PIXABAY

L’ampleur de l’affaire est telle que le Sénat américain a dû intervenir pour « forcer » Google à laisser tomber le projet.

Un moteur de recherche spécial pour la Chine

Le projet Dragonfly remonte à 2017, lorsque Sundar Pichai, le boss de Google, a rencontré un haut fonctionnaire du gouvernement chinois pour le développement d’une version censurée de son moteur de recherche.

Ce dernier devait alors permettre au gouvernement de filtrer les recherches internet et bloquer des mots-clés tels que liberté d’expression, démocratie ou droits de l’Homme.

Le projet a été tenu secret : seules les quelques centaines d’ingénieurs qui travaillaient sur le développement du projet ont été mis dans le secret. En 2018, une source anonyme a cependant vendu la mèche aux médias en se déclarant « contre la collaboration des grandes entreprises et des gouvernements à l’oppression de leur peuple ».

Google et les projets secrets

Ce n’est pas la première fois que Google fait face à des problèmes internes à cause de contrats passés avec des gouvernements. L’année dernière, le géant du Net a dû renoncer au projet Maven. Contracté avec le département américain de la Défense, le projet consistait à la création d’une intelligence artificielle pour les drones militaires du Pentagone.

Lorsque les employés de Google ont été mis au courant du projet en mars 2018, une pétition demandant son avortement a été mise en ligne et signée par plus de 4 000 salariés de la firme. Google a également fait face à la démission d’une douzaine de ses ingénieurs.

Après cette affaire, les « Googlers » ont également signé une pétition qui réclame la transparence de la société envers ses travailleurs. Beaucoup soupçonnent en effet l’existence de nombreux autres projets R&D cachés au sein de Google.

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