Google Music : une révolution ou un échec ?

Cela faisait un moment que l’on attendait l’offre de musique dématérialisée de Google et la firme a finalement profité du dernier Google I/O pour dévoiler son nouveau service : Google Music. Oui, mais faute d’accord avec les maisons de disque, ce dernier se contente de proposer un simple service de stockage, à l’image d’Amazon et de son Cloud Drive / Cloud Player. Autant dire que la déception est de taille, d’autant plus que Google Music semble cumuler un certain nombre de défauts particulièrement rédhibitoires.

Note : Pour le moment, Google Music est uniquement accessible aux Etats-Unis et seule une poignée de chanceux a eu l’occasion de tester le service. Pour nous autres européens, il faudra donc faire preuve de patience puisque Google n’a communiqué aucune date de sortie à l’heure où j’écris ces lignes.

Présentation du service

Le fonctionnement de Google Music n’a rien de révolutionnaire. En réalité, Google s’est contenté de reprendre exactement le même concept que celui d’Amazon. Le service se présente ainsi sous la forme d’un espace de stockage en ligne, l’utilisateur a la possibilité d’envoyer sur les serveurs de Google jusqu’à 20.000 titres différents (contre 1.000 pour le Cloud Drive / Cloud Player) et de les écouter ensuite depuis n’importe quelle machine connectée à internet. Ordinateurs, smartphones ou tablettes tactiles, l’utilisateur peut accéder à sa bibliothèque musicale de bien des façons. Point intéressant, Google Music est capable de créer automatiquement des playlists et de regrouper ainsi les morceaux similaires sans nécessiter l’intervention de l’utilisateur.

Oui, mais pas sans limitation. Car en effet, il faut savoir que Google Music a été réalisé en Flash. Attention cependant car tout le monde n’est pas d’accord sur ce point donc je vais prendre le temps de bien expliciter la chose histoire de ne pas me bouffer des commentaires plein de haine toute la semaine. Tout le service n’est pas réalisé en Flash, bien sûr, mais certaines sections en usent allègrement. Lesquelles ? Je n’en sais rien, puisque je n’ai pas encore eu l’occasion de tester le service, mais c’est ce qui se dit un peu partout sur le web (notamment chez MacStories, Cult of Mac, I Has Apple, Webrankinfo et la moitié du web). Même chose, Google n’a pas préparé une application native pour iOS, préférant mettre en avant sa propre plateforme au détriment de celle d’Apple. En gros, donc, si le portail est accessible, lisible, depuis Safari Mobile, les fonctions développées en Flash ne pourront pas fonctionner correctement sur un iPhone, un iPod Touch ou un iPad.

Notons en outre que ces informations ne sont pas apparues par hasard sur le web. C’est un certain Zahavah Levine qui les a communiqué à un bon nombre de magazines en ligne. Sachant que ce dernier travaille pour Google sur la plateforme Android, on peut donc légitimement penser qu’il sait ce dont il parle.

Pas d’achat ni de streaming

A la base, Google Music était un projet beaucoup plus ambitieux, un projet qui devait allier service de stockage en ligne et système d’écoute en streaming. Une sorte d’hybride entre Spotify / Deezer et le Cloud Drive / Cloud Player d’Amazon, en quelque sorte. Malheureusement, faute d’être parvenu à un accord avec les maisons de disque, Google a du revoir sa copie et a ainsi opté pour une solution moins complète et mettant uniquement l’accent sur le stockage en ligne.

Dommage, vraiment dommage, car le stockage en ligne reste finalement très limité. Rien que pour envoyer ses titres sur les serveurs de Google, il faudra compter plusieurs heures, voir même plusieurs jours ou plusieurs semaines si l’on dispose d’une bibliothèque musicale bien garnie. Et encore, tout dépend bien évidemment de la bande passante de l’utilisateur, cela va sans dire. Ce qui aurait été parfait, de mon point de vue, c’est un service capable de scanner la bibliothèque personnelle de l’utilisateur et lui permettant ensuite d’y accéder “on the cloud” sans avoir à uploader quoi que ce soit.

Un mode “hors ligne” très limité

Lorsqu’on dispose d’un abonnement premium chez Spotify, il est possible de mettre en cache toutes les playlists de son choix pour en profiter sans avoir à se connecter à internet. Très pratique pour les ordinateurs, c’est vrai, mais encore plus pour les mobiles et pour les tablettes tactiles. Genre tu es dans le train, bah tu peux quand même écouter ta musique et tu n’as finalement plus besoin de charger ta bibliothèque iTunes (ou autre) sur ton appareil. Résultat des courses, tu gagnes du temps et de la place.

Google Music intègre également un mode hors connexion similaire à ce que propose Spotify. On sélectionne les éléments de son choix, on clique sur un bouton et toute la musique vient se mettre en cache, ce qui vous permet donc d’en profiter si vous n’êtes plus connecté à internet. Bien, mais le gros défaut du service, finalement, c’est qu’il ne permet ni de partager sa musique, ni même de la télécharger. Si vous envoyez votre bibliothèque musicale sur les serveurs de Google depuis un poste “A”, vous ne pourrez donc pas la télécharger de nouveau depuis un poste “B”.

Note : Cette partie de l’article a été réécrite. Durant la Google I/O, il a été dit que seules les musiques jouées récemment pouvaient être mises en cache. Finalement, cette information était fausse et tous les albums peuvent profiter du mode “hors connexion”. Notons d’ailleurs que nos amis de Frandroid le précisent bien dans leur article dédié à Google Music. Je cite : “Contrairement à ce qui a été dit à la conférence Google I/O, il est possible de synchroniser des albums, pour une écoute hors connexion. Ce ne sont pas uniquement les derniers morceaux joués.”.

La faute à Google ?

Bien évidemment, toutes ces limitations ne sont pas dues à un manque d’imagination des salariés de la firme. Pas du tout, même. Lors de la présentation du service, Jamie Rosenberg a ainsi déclaré : “Certains labels importants ne se sont pas montrés assez collaboratifs et ont en toute franchise eu des exigences déraisonnables, qui ne nous permettaient pas de concevoir un produit sur un modèle viable”. Le plus ironique, dans cette histoire, c’est que Spotify a réussi là où Google a échoué. Sachant les moyens dont dispose la firme de Larry Page et de Sergey Brin, c’est une conclusion plutôt étonnante.

Mais attention, car Google n’a pas dit son dernier mot. En réalité, c’est la sortie de la solution d’Amazon qui a contraint la firme à accélérer les choses et à dévoiler Music avant l’heure. Par conséquent, le service ne manquera pas d’évoluer très rapidement et de nouvelles fonctions ne manqueront sans doute pas de faire leur apparition dans les semaines qui viennent. Cela étant dit, le problème reste le même : sans un accord avec les maisons de disque, la marge de manoeuvre de Google est plutôt étroite.

 

 

19 réflexions au sujet de “Google Music : une révolution ou un échec ?”

  1. Google Music n’est pas en Flash. Et même si il était en flash, je ne vois pas finalement le rapport avec iOS.

    Si on reprend : l’interface web se lit avec un navigateur, à ce jour tous les OS de bureaux ont Flash si on le veut. Bon ça règle le problème car ce n’est pas du Flash finalement.

    Et pour les apps Mobiles, ce n’est pas du web, ce sont des apps qui se connectent aux services web. Donc de toute façon, même si c’était Flash ça n’aurait pas été un frein iOS ou pas.

    En tout cas Google Music fonctionne sur Safari Mobile sur iOS : https://lh5.googleuserconte

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  2. “En réalité, le service du géant américain ne vous permettra de mettre en cache que les morceaux joués le plus récemment.” Deuxième erreur, il suffit de sélectionner les musiques que l’on souhaite garder offline sur son appareil (environ 55sec de la vidéo que tu as insérée -mais apparemment pas regardée-).

    Vive la qualité de l’info !

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  3. @rrrr: Pourtant, je me suis un peu rencardé sur le sujet et tout ce que j’ai pu lire sur le sujet indique bien que Google Music n’est pas censé tourner sur des machines fonctionnant sous iOS. Après, rien ne dit que la personne qui a fait cette capture n’a pas installé un truc comme Frash hein…

    @Benjamin: Je ne me suis pas appuyé sur une vidéo promotionnel réalisée par la même entreprise qui a réalisé ce service pour écrire mon article, mais sur les dires de plusieurs personnes qui ont eu l’occasion de tester le service. C’est ton cas peut-être ?

    Vive la qualité du commentaire.

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  4. @Fred: je suis aussi étonné que toi car les sites d’actualités en général disent qu’il s’agit de Flash, et après c’est parti tout le monde le dit. Mais en me renseignant un peu sur le sujet, j’ai pu voir qu’en réalité il semble véritablement que ça soit une sorte de mélange javascript/html5. Ca se voit notamment en dessous du service sous Chrome avec écrit “javascript; etc”.

    Google irait à contre courant de sa politique du everywhere anydevices en ne proposant pas Google Music aux autres OS. Il est vrai cependant que Google revoit cette politique de plus en plus, notamment parce que Chrome est en train de bouffer peu à peu ses concurrents et Android n’en parlons pas.

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  5. Et comme dit précemment, même si c’était Flash, Google Music est une appli sur Android qui ne nécessite pas Flash comme Deezer sur Android ne nécessite pas Flash… Donc iOS c’est le même délire. Et comme Mac lit le Flash, au final … ça ne toucherait personne même si c’était vraiment en Flash, ce dont je doute énormément.

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  6. Heu, sur iOS, pas possible de lire du flash, je pige pas le lien avec l’appli Android (mais en même temps, après trois jours passés à Dam’, voilà quoi…)

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  7. Si on considère Google Music comme étant en Flash, ça n’aurait aucune incidence sur iOS c’est tout.

    Le service Deezer est en Flash et pourtant on utilise sur Android et iOS les applis mobiles qui ne nécessitent pas du tout Flash.

    Si la version web desktop du site est en Flash, c’est pareil, iOS et Android peuvent accéder à Google Music de manière égale.

    A moins qu’on s’amuse a aller sur la page web desktop de Google Music pour l’écouter depuis son iPhone, comme sur le screenshot que je t’ai montré, mais ça c’est sûr que personne ne le fera… (Flash ou pas)

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  8. Pour ceux qui ont une Motorola Xoom Verizon + demandé une invitation Google Music, vous devriez la recevoir rapidement.
    (c’est mon cas)

    Je confirme bien qu’il est possible de télécharger n’importe quel dossier, pour une lecture offline : http://www.frandroid.com/70

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  9. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, tant que Google et Amazon n’auront pas de Store rattaché à leur service ils n’auront AUCUNE chance face à Apple et son iTunes.

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  10. Le tout est de savoir si sur iOS, le service bénéficiera d une application Dédiée ou simplement d’une connexion au site internet par le navigateur ( du genre Google docs). Dans le second cas, certainement que le site ne sera pas accessible d’un iPhone a cause du flash.

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  11. Tiens, je suis décu de la fredzone. Un ramassis de troll cet article !
    Non seulement, il n’a jamais été dit que Google Music serait en flash, mais en plus, il a bien été précisé pendant la keynote que Google Music permet la syncro d’album sélectionnés !
    Je suis pas blogueur, ni journaliste, mais bon, le mieux quand même, c’est d’aller trouver l’info a sa source, non ?
    http://www.youtube.com/watc
    (lien vers la keynote, au moment ou ils précise la syncro hors ligne)
    “And second, i can select album, playlists and artists using the same make available off-line feature that Chris showed you for movies”

    L’article mériterais d’être refait quand même ! C’est dommage, pourtant en général, j’aime bien les articles de la fredzone !

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  12. Je viens de compléter mon article.

    1/ L’histoire du mode hors connexion incomplet, ce n’est pas de moi, c’est ce qui a été dit durant la Google I/O. Finalement, l’information a été démentie un peu après, notamment par les gars de chez Frandroid (le lien est dans l’article).

    2. L’histoire du Flash est vérifiée. Cependant, toute l’interface du service n’a pas été réalisée avec cette technologie. En réalité, ce sont certaines fonctions de l’outil qui ont été développées en Flash. En gros, donc, le portail peut très bien s’afficher sur Safari Mobile, mais toutes ses fonctions ne seront pas accessibles. Notons en outre que Google ne sortira pas tout de suite une version spéciale iOS de son service, et ce afin de mettre en avant sa propre plateforme. Précisons que je n’ai pas inventé ces informations, mais qu’elles proviennent de différentes sources (les liens sont dans l’article).

    Si troll il y a, cela ne vient pas de moi.

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  13. Google a racheté Simplify il y a quelques temps, cela fonctionnait très bien jusqu’au rachat qui a signé son “arrêt de mort”.
    En dehors de l’interface Web et du fait que ce soit simple d’accès pour tous (plus que Simplify mais c’était tout de même relativement simple hein…) je ne vois pas de valeur ajouté… au contraire…

    Je suis pas objectif, je déteste Google et plus le temps passe plus je me conforte dans cette idée…

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  14. En fait mon seul soucis avec Google Music est sa limitation en terme de nombre de morceaux (qui risque de me faire conserver mon synology) mais pour le reste le service donne bien envie d’être testé ;)

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