Google Street View préserve aussi l’anonymat des vaches

Google Street View est un service vraiment fantastique. Grâce à lui, il est effectivement possible de parcourir une bonne partie du monde sans avoir besoin de sortir de chez soi. Il suffit ainsi de quelques clics pour se promener sur la Grande Muraille de Chine, sur l’Île de Pâques ou même dans les rues du centre de Melun. Magique, tout simplement.

Mais voilà, le service a aussi été très controversé depuis son lancement en 2007. Il faut dire aussi qu’il ne floutait pas les visages à ses débuts.

Vache Street View
Cette vache peut brouter tranquille, personne ne pourra la reconnaître.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette simple omission a eu une incidence notable sur la (vraie) vie des gens.

Google Street View s’est souvent fait taper sur les doigts

Cela n’a d’ailleurs rien de surprenant, car les caméras montées sur les voitures de Google sont suffisamment précises pour nous permettre de distinguer les postures et les actions des personnes filmées. Problématique, surtout lorsque les personnes en question se rendaient dans les sex shops ou même chez les prostituées.

Les critiques ont rapidement commencé à fuser, notamment en provenance de plusieurs ONG telles que Privacy International. Pire, plusieurs plaintes ont été déposées par les habitants des villes visitées. Face à la situation, de nombreux pays ont ouvert des enquêtes, comme la Belgique en 2011. Pire, certaines villes ont même décidé de bannir purement et simplement le service.

Google a donc très vite mis en place un filtre capable de flouter les visages, mais également les plaques d’immatriculation.

Ce fameux filtre est totalement automatisé, et il est surtout couplé à un système de reconnaissance faciale directement intégré au service. Dès que Street View repère un visage, il applique donc un filtre afin de le rendre méconnaissable. Même chose pour les plaques de nos voitures.

En règle générale, il est assez efficace. Maintenant, dans les faits, il n’est pas non plus sans défaut et il lui arrive fréquemment de commettre des erreurs. C’est précisément ce que prouve cette étonnante histoire.

Un filtre pour éviter les poursuites

La semaine dernière, un journaliste du Guardian s’est mis en tête de se promener virtuellement à Coe Fen, une zone semi-rurale située au Royaume-Uni. Là, il s’est retrouvé face à une vache dont la tête était entièrement floutée.

Il a donc fait ce que la plupart des gens auraient fait à sa place : il a pris une capture et il a partagé l’image sur les réseaux sociaux. Contre toute attente, sa publication a rencontré un certain succès et elle a ainsi été relayée plusieurs milliers de fois tout en totalisant près de 16 000 likes.

Pas mal, d’autant que ces chiffres sont uniquement valables pour la publication de ce journaliste. La même image a aussi été relayé sur des dizaines d’autres comptes.

Mais ce n’est pas le plus fou, car le buzz généré par cette photo a poussé Google à envoyer un communiqué à la BBC, un communiqué dans lequel la firme admet que sa technologie est parfois un peu trop zélée. Maintenant, il faut avouer que cette erreur est assez surprenante. À la base, la tête d’une vache n’a pas grand-chose à voir avec celle d’un homme.

Remarquez, en la matière, ce n’est pas la première fois que le système de reconnaissance faciale de Google est dans les choux. L’année dernière, il avait en effet confondu les portraits de plusieurs afro-américains avec des photos de gorilles. L’affaire avait provoqué un véritable scandale à l’époque et cela peut aisément se comprendre.

Maintenant, le tweet associé n’avait pas été autant relayé que la photo de cette vache non plus…

https://twitter.com/D_Shariatmadari/status/775488250223947776

https://twitter.com/jackyalcine/status/615329515909156865

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