Des scientifiques de l’Université de Montréal (Canada) et de l’Université de Nanjing (Chine) ont découvert l’existence d’un système binaire d’étoiles qui s’est échappé de sa galaxie hôte grâce au télescope spatial à rayons X Chandra.
Ce système binaire fait partie d’un ensemble de plusieurs systèmes binaires recensés dans le cluster Fornax, une région de l’espace située à 60 millions d’années-lumière de la Terre. Ils ont pour ainsi dire été carrément éjectés de leurs galaxies d’origine.
L’étude menée par les astrophysiciens a ainsi porté sur les signatures spectrographiques de ces sources particulières, sur la base des données enregistrées par Chandra depuis son lancement jusqu’en 2015 et d’observations effectuées depuis la Terre.
Des étoiles qui se baladent dans l’espace intergalactique
Selon Meicun Hou, coauteur de l’étude de ce système binaire, “ces étoiles appariées se trouvent maintenant dans l’espace entre les galaxies ou sont en train de quitter leur galaxie d’origine”. La scientifique fait ainsi référence à une trentaine de sources identifiées dans le cluster Fornax, dont fait partie le système binaire qu’elle a étudié en compagnie de Jin Xiangyu.
Pour arriver à un tel résultat, un système binaire, composé de deux étoiles dont les forces d’attraction s’exercent l’une sur l’autre pour former un couple, doit avoir subi une force suffisamment élevée qui l’a entraîné hors de sa galaxie d’origine.
Dans le cas du système étudié, il s’agit d’une étoile massive, qui en explosant a donné naissance à une étoile à neutrons. Mais en explosant, l’étoile devenue une supernova peut quitter sa galaxie sous certaines conditions et entraîner dans sa fuite son étoile compagnon. Le système binaire a donc fini par s’échapper de sa galaxie pour se retrouver dans l’espace intergalactique.
Un télescope vieux de 20 ans qui garde la forme
Lancé en 1999 par la NASA, Chandra X-ray Observatory (CXO), ou Chandra tout court pour les intimes, est un télescope spatial à rayons X capable de capter les signatures spectroscopiques des objets célestes éloignés qui émettent des rayonnements plus énergétiques que ceux du spectre visible ou de l’infrarouge.
Chandra est ainsi mis à profit pour l’observation des trous noirs supermassifs, l’évolution des étoiles à neutrons (comme pour le cas de notre système binaire) ou encore de protonébuleuses planétaires.
Ce télescope fait partie d’un ensemble de grands télescopes spatiaux lancés à partir des années 90 pour l’observation spatiale, avec Hubble pour le spectre de la lumière visible, Compton pour se charger des rayons gamma et Spitzer pour compléter avec le spectre des rayonnements infrarouges.