Grâce à une IA, ces masques peuvent envoyer des messages secrets

En cette période de pandémie, les masques ont pour but de nous aider à limiter les risques d’infection au Covid-19. Toutefois, ils ne servent pas qu’à ça. Pour la designer iranienne Behnaz Farahi, les masques peuvent être un moyen d’expression comme un autre ou une forme de revendication.

Cette dernière a eu l’idée ingénieuse de créer des masques connectés auxquels elle a donné une dimension féministe. Ces masques qui fonctionnent grâce à l’intelligence artificielle (IA) permettent aux femmes de communiquer sans la parole en utilisant un code Morse.

Capture d’écran

Behnaz Farahi a dévoilé sa création à travers une vidéo captivante publiée sur Instagram qui met en scène deux femmes masquées. Sur les images, ces dernières semblent communiquer entre elles dans un langage qu’elles sont les seules à comprendre.

Un masque constitué de 18 paires d’yeux

Les masques conçus par Behnaz Farahi s’inspirent du Niqab, porté par les femmes Bandari.

« Je me suis interrogée sur la façon dont elles pouvaient exprimer leurs émotions et leurs opinions à travers une forme de communication non verbale. Tout est parti de là », a-t-elle expliqué.

À la différence du Niqab, les masques de Behnaz Farahi sont dotés d’une technologique de pointe. Leur surface est recouverte de 18 paires d’yeux. Ils sont également équipés de capteurs. Grâce à une IA, ces yeux munis de cils artificiels peuvent communiquer en code Morse via des clignements.

« Le clin d’œil du prédateur sexuel est ici subverti en un langage qui protège les femmes des avances d’un prédateur », a indiqué Behnaz Farahi.

Behnaz Farahi met en avant le texte de Gayatri Spivak

À travers ce projet, Behnaz Farahi veut donner aux femmes un moyen de s’exprimer au sein d’une société patriarcale. Comme elle l’explique, « le projet s’inspire aussi des histoires de ces femmes qui ont utilisé des langages codés pour signaler des abus domestiques durant le confinement lié au Covid-19. »

Pour l’instant, les masques créés par Behnaz Farahi ne retranscrivent en morse qu’un texte de la théoricienne féministe Gayatri Spivak, intitulé « Can The Subaltern Speak ? ». Pour elle, cette démarche a pour but d’ « aborder les façons dont l’art et le design pourraient offrir de nouvelles stratégies de résistance » aux femmes.

« J’espère que ce projet ouvrira le discours du féminisme à une perspective non occidentale », a-t-elle conclu.

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