L’histoire derrière Moby-Dick

Pour écrire son roman intitulé “Moby-Dick; or, The Whale”, l’écrivain américain Herman Melville s’est inspiré de plusieurs histoires vraies. Parmi ces histoires figure celle du naufrage du baleinier Essex.

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui savent que ce bateau a sombré après avoir été “attaqué” par un cachalot. Toutefois, beaucoup ignorent encore comment 5 des marins de ce navire ont réussi à survivre en pleine mer pendant près de 3 mois.

Le dessin d'une baleine
Image par Pete Linforth de Pixabay

Ce que ces marins ont fait pour survivre en pleine mer a été raconté dans un livre paru en 1821. Ce livre a été écrit par Owen Chase, l’un des hommes ayant survécu au naufrage de l’Essex. C’est en 1841 qu’Herman Melville a découvert cet ouvrage et qu’il s’en est inspiré pour l’écriture de son roman, publié dix ans plus tard.

Dans son livre, Owen Chase a révélé que pour survivre, les marins de l’Essex ont notamment dû se résigner à manger leurs camarades décédés. Soit ils le faisaient soit ils mourraient. En tout cas, pour ces derniers, cette décision aura été l’une des pires qu’ils n’aient jamais eu à pendre.

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Comment les marins de l’Essex sont-ils devenus cannibales ?

Pour rappel, l’équipage de l’Essex comptait 20 hommes, dont George Pollard, le capitaine, Owen Coffin, son cousin germain et Owen Chase, le capitaine en second. Après le naufrage de leur bateau, tous se sont retrouvés à bord de trois petites embarcations à plus de 3000 km au large des côtes de l’Amérique du Sud.

Avant que leur navire coule, George Pollard et ses hommes avaient réussi à rassembler quelques vivres. Ils avaient notamment récupéré de l’eau et du pain. Une fois dans leurs embarcations, ils avaient alors calculé que pour rejoindre la terre ferme, ils pouvaient se diriger vers les îles Marquises et les îles de la Société. Les marins craignaient toutefois que ces terres soient habitées par des cannibales. Ainsi, ils se mirent d’accord et décidèrent qu’ils allaient naviguer vers le sud.

Hélas, ce fut une erreur. Pour cause, sur les îles Marquises et les îles de la Société, il n’y avait aucun peuple cannibale. Quoi qu’il en soit, Pollard et ses hommes se sont donc mis à voguer direction sud en espérant que les alizés les aident et qu’ils soient repérés par un autre baleinier.

Malheureusement, dès leur départ, ils furent confrontés à des problèmes. Pour commencer, l’eau de mer avait fini par mouiller leurs réserves de pains. De ce fait, ils se sont retrouvés avec du pain imbibé d’eau salée. À force de manger du pain salé, les hommes de Pollard commencèrent ainsi à être victimes de déshydratation. Au fil des jours, l’inévitable arriva. L’un des marins mourut après avoir été sujet à d’intenses convulsions. C’est après cette première perte que les hommes de l’Essex, affamés, décidèrent de se nourrir du cadavre de leur compagnon pour survivre.

Une scène qu’Owen Chase n’a jamais pu oublier

Dans son livre, Owen Chase a raconté comment lui et ses hommes s’y étaient pris pour pouvoir manger leur défunt camarade. Il a entre autres expliqué qu’ils avaient démembré le corps leur ami avant de se mettre à séparer la chair des os. Ils ont ensuite ouvert la dépouille afin d’en retirer les organes. C’est ainsi que durant un certain temps, les marins de l’Essex purent survivre en se nourrissant de chair et d’organes humains, rôtis sur une pierre plate.

À partir de là, chaque fois qu’un nouvel homme décédait, il était mangé par ceux qui restaient. Cela peut paraitre difficile à croire, mais c’est bel et bien de cette manière que cinq des marins de l’Essex réussirent à rester en vie.

À noter que ces cinq survivants ne furent pas tous retrouvés en même temps. C’est après 89 jours en mer qu’Owen Chase et deux autres hommes purent être secourus par l’Indian, un navire anglais. Pour leur part, George Pollard et Charles Ramsdell furent récupérés par le Dauphin, un vaisseau américain, une semaine après le sauvetage de Chase. Au final, tous furent réunis à Valparaiso (ville de la côte chilienne), où ils purent se rétablir avant de retourner à Nantucket.

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