La drôle d’histoire de la femme qui a tenté d’embaucher un tueur avec des bitcoins

On voit beaucoup de cas assez bizarres au niveau des tribunaux mais celui de Kelly Harper fait partie des cas rares. Le vendredi 5 février dernier, Harper a été inculpée par la cour fédérale du Wisconsin pour avoir essayé d’engager un tueur à gages en proposant un paiement en bitcoins.

Selon les informations, Harper aurait recherché un tueur sur les sites spécialisés du darkweb depuis octobre dernier jusqu’en décembre, et la cible est mentionnée sous le nom de Known Victim ou KV dans la plainte déposée contre elle. Bien qu’en général, les sites où l’on est censé pouvoir embaucher des tueurs sont connus pour être des scams, cela n’empêche pas l’inculpation de la femme qui a utilisé Internet, considéré comme une installation pour le commerce entre Etats, pour engager des tueurs.

Crédits Pixabay

C’est en janvier que l’affaire a été portée à la connaissance des autorités lorsqu’un officier de police de Sun Prairie a reçu un appel suspect. Arrivée au lieu indiqué, la police a découvert un journaliste local, ainsi que la personne dénommée KV, en train d’avoir un appel vidéo avec deux autres journalistes. Les journalistes ont alors expliqué qu’ils avaient mené une investigation sur un site proposant des tueurs à gages sur le darkweb et c’est là qu’ils ont découvert qu’il y avait une intention de tuer le dénommé KV.

Ce dernier a alors fourni un document à la police dans lequel était retranscrite la communication entre un UNSUB, ou « sujet inconnu », et un individu se déclarant être responsable d’un site de tueurs à gages.  

Des bitcoins contre la vie d’un homme

Dans le document, on pouvait voir que l’UNSUB donnait le nom de KV, ainsi que son adresse. Il y est aussi mentionné que la cible devait être assassinée, et qu’il s’agissait d’un homme blanc de 1,67 m avec des cheveux bruns courts, des yeux bleus et pesant 75 kg. D’autres informations comme le numéro de téléphone et des photos étaient également incluses. Pour ce qui est du prix, l’UNSUB a envoyé une capture d’écran d’un portefeuille Bitcoin à l’administrateur du site, et on pouvait y voir la somme de 5 633,87 dollars.

L’on sait que c’est la petite amie de KV qui a déposé une plainte auprès du FBI avec à l’appui le document fourni par les journalistes. Dans la plainte, on peut lire des informations concernant un transfert de bitcoins effectué le 9 octobre 2020 entre l’UNSUB et un autre administrateur de site de tueurs à gages. A partir des données sur le transfert, les responsables du FBI ont pu identifier une adresse IP, une adresse e-mail, ainsi qu’un numéro de téléphone associé au portefeuille Bitcoin. C’est ainsi que Harper a pu être identifiée.

Après cela, les agents du FBI sont venus faire une perquisition dans la résidence de Harper se trouvant à Columbus dans le Wisconsin. Là, ils ont découvert des photos de KV ainsi qu’un site de tueurs à gages. Harper a fini par avouer qu’elle avait vraiment essayé d’engager quelqu’un pour tuer KV.

A lire aussi : Infomaniak vous offre une adresse mail sécurisée

Rien que des scams ?

Jusqu’ici, l’on ne sait pas vraiment s’il est vraiment possible d’embaucher quelqu’un pour assassiner une personne. Au cours d’une étude, des chercheurs ont mené une investigation sur 24 sites proposant des tueurs à gages et ils ont conclu que ces sites n’étaient généralement que des scams.

Avant cette étude, il y avait aussi eu l’enquête menée par Chris Monteiro qui s’est concentré sur les sites de tueurs à gages les plus connus. L’administrateur système a réussi à pirater les sites en question et il a pu découvrir des messages disant que les marchés pouvaient n’être que des arnaques, mais le désir de violence, lui, est bien réel. Monteiro avait aussi indiqué au New York Times que les messages suggéraient que ceux qui opéraient les sites n’avaient pas vraiment l’intention d’exécuter leur mission.

Pour le cas de Harper, l’on ne sait pas vraiment quelle a été sa motivation, mais cela ne change finalement rien. C’est un crime de payer quelqu’un pour assassiner une personne.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.